RDC: L’inhabituel ton diplomatique (Editorial)

L’interview donnée par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, mercredi 19 mai, est dans toutes les conversations. Et très vite, comme bien souvent, deux camps se chamaillent sur les réseaux sociaux et plateaux de télévision.

Le premier représente ceux qui pensent que « Fatshi Béton » a sorti une master class diplomatique face aux provocations de son homologue rwandais, auteur des propos négationnistes sur les crimes en République démocratique du Congo. Des propos d’un voisin impénitent qui ont heurté les sensibilités aux quatre coins de la RDC.

Le deuxième groupe est constitué de ces Congolais qui pensent que le président de la République démocratique du Congo a raté là une belle occasion de remettre Kagame à sa place. Manque de fermeté, aveu d’impuissance … chacun y va de sa « haine » contre les précautions diplomatiques du 5e président congolais.

Entre les deux camps, l’un fanatique aveugle, l’autre donneur de leçon, personne n’a révisé ses notes des relations internationales. Sinon, personne n’aurait condamné Tshisekedi car, sur toutes les lignes, il a contredit Kagame.

Celui-ci a remis en question le Rapport Mapping, Fatshi a salué un document onusien « objectif ». Kagame a rabaissé le Prix Nobel Mukwege, Tshisekedi l’a encensé.

Qu’est-ce-qu’il fallait encore entendre du successeur de Kabila? Peut-être un peu de « kinoisierie » dans son langage. Il faille reconnaître que l’homme nous a habitué depuis un temps à des « Nyangalakata », « Bic rouge » « Combatanba, » Sorciers ». Il n’a jamais ou presque usé d’un langage diplomatique face à ses opposants. Surtout pas ceux qui ont osé critiquer dernièrement dans le cadre de l’état de siège, son choix de deux gouverneurs militaires du Nord-Kivu et de l’Ituri, au passé rebelle controversé.

Un peu de  » Kagame sorcier » aurait tellement ressemblé à ce qu’il a beaucoup proposé à écouter jusque-là. Mais cela aurait également été irresponsable de la part de celui qui préside l’UA et qui cherche à restaurer la paix dans l’Est de son pays.

Socrate Nsimba

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