Après la mise en œuvre de manière régulière de la procédure d’appel au greffe pénal de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, la première audience de l’affaire opposant le Ministère public et la République démocratique du Congo contre Vital Kamerhe et Samir Jammal, s’est ouverte hier lundi 31 mai 2021, à la Cour d’appel précitée siégeant en chambre foraine, à la Prison centrale de Makala. Surprenant est le fait que toutes les dispositions matérielles étant prises pour le bon déroulement de cette instance, les parties défenderesses ont comparu représentées par leurs conseils. L’ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat, Kamerhe Lwa Kanyingini et l’entrepreneur de nationalité libanaise Samir Jammal ont ainsi répondu aux abonnés absents.
Pour toute explication, une certaine source proche de ces deux prévenus a évoqué leur état de santé gravement détérioré depuis leur mise en détention préventive, suivie de leur condamnation au premier degré à 20 ans de travaux forcés par le Tribunal de grande instance de la Gombe. Et les observateurs de se demander pourquoi toujours au moment des faits, les nombreux hauts-fonctionnaires et promoteurs d’entreprises privées de construction tous affichant une santé de fer, mais dès l’ouverture de leur procès, leur état de santé devenait chancelant.
Décidés à lancer l’instruction de cette affaire, les juges de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe ont accordé la parole aux conseils de deux prévenus. Les collectifs des avocats de Vital Kamerhe et de Samir Jammal ont brandi entre autres préalables, l’examen des demandes formulées par leurs deux clients qui tiennent à l’organisation d’un procès public et qui devrait être retransmis en direct à la RTNC. Une façon de permettre à l’opinion de suivre le déroulement de ce procès, mais aussi de forger sa religion sur les tenants et les aboutissants de ce dossier qui continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive, et à diviser les partisans de tous bords politiques.
La Cour a soutenu à ce propos, qu’avant toute chose, la comparution en personne de deux prévenus Vital Kamerhe et Samir Jammal était requise, étant donné qu’ils avaient volontairement mis en branle la procédure d’appel. Il est impératif et de bon droit qu’ils viennent devant la Cour exposer, les motifs pour lesquels ils avaient interjeté appel. Et c’est sur base de justifications de cette procédure que leurs conseils peuvent asseoir leurs argumentaires. Ainsi cette affaire a été renvoyée à juin 2021.
D’autres observateurs pensent que Vital Kamerhe et Jammal qui se sont déclarés malades depuis la fin du premier procès au Tribunal de grande instance de la Gombe, auraient choisi la voie des manœuvres dilatoires. Ce qui est corroboré par un activisme politique débordant relevé pendant la période creuse. En effet, entre les deux procès du premier degré et du second degré du Programme de travaux de 100 jours du chef de l’Etat, l’opinion est sidérée par des déclarations politiques tonitruantes et intempestives de l’ancien directeur de cabinet du Président de la République.
On a noté également une série des nominations et de suspensions des cadres dans les rangs de structures de l’UNC, ainsi que l’organisation des marchés de soutien au procès de Kamerhe Lwa Kanyingini. Des cultes religieux tenus dans quelques paroisses de la ville de Kinshasa, visaient obtenir de l’Eternel Tout-Puissant, l’acquittement pur et simple de l’ancien directeur de cabinet. La dernière activité politique de masse en date est cette marche des sympathisants sur le boulevard Triomphal pour appuyer les demandes de Vital Kamerhe. Il est étonnant pour le commun des mortels, de voir que ce grand leader politique toujours déterminé à mettre K.O. le ministère public et les avocats de la République au degré d’appel, selon sa fameuse formule devenue célèbre « pièce contre pièce », faire faux bond aux juges, hier lundi 31 mai. A quel scénario, devrions-nous nous attendre pour la prochaine audience prévue le juin 2021? Personne ne peut le prédire.
Lephare