Alors que le Maître de Kingakati, l’ex – président Congolais Joseph Kabila a envoyé une lettre aux chefs d’Etats africains, Félix Tshisekedi se rapproche de plus en plus du président Egyptien Abdelfattah al-Sissi et prend position en faveur de l ‘Egypte pour isoler sur tous les fronts Africains, son adversaire de la coalition et autorité morale du FCC.
Engagés dans un violent bras de fer sur le méga-barrage Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD), l’Egypte et l’Ethiopie cherchent chacune à leur tour à rallier le maximum de pays du bassin du Nil à leurs positions.
Le président congolais, en mi-septembre, a fait remettre au président égyptien Abdelfattah al-Sissi une lettre dans laquelle il lui témoigne « l’expression du soutien de la RDC aux termes égyptiens du Grand Ethiopian Renaissance Dam ». Dans la foulée, Abiy a demandé à la très francophone présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde de téléphoner à son homologue congolais pour désamorcer la crise qui se profilait.
Côté égyptien, la relation privilégiée avec Kinshasa n’est pas désintéressée, alors que Félix Tshisekedi doit assurer en 2021 la présidence tournante de l’Union africaine. Celle-ci peut s’avérer un soutien précieux dans le conflit qui oppose Le Caire à l’Ethiopie autour du méga-barrage Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD).
En janvier, Cyril Ramaphosa cèdera sa place à Félix Tshisekedi à la tête de la présidence tournante de l’Union africaine. Craignant que la médiation menée par l’UA sur le barrage de la renaissance ne lui soit défavorable si elle est reprise en main par la RDC, l’Ethiopie joue la montre. Contre toute attente, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a obtenu de l’Ethiopie, de l’Egypte et du Soudan une reprise des discussions autour du méga-barrage Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD) lundi 26 octobre.
Le GERD sera en mesure de produire de l’électricité dès l’année prochaine, et doit à terme atteindre une puissance de 6 000 MW. Après l’échec de la médiation américaine cet été, Ramaphosa a hérité du dossier, en qualité de président de l’Union africaine (UA). Or, à moins de trois mois de la fin de son mandat, les négociations restent au point mort.
La logique veut que son successeur à la tête de l’institution panafricaine, le président congolais Félix Tshisekedi, reprenne le flambeau en janvier, à l’issue de l’assemblée générale des chefs d’Etats de l’UA. Mais le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali voit les choses d’un autre œil et préférerait que la question du GERD demeure entre les mains de l’Afrique du Sud. Si l’Egypte et l’Ethiopie ont accepté de s’asseoir sur la table des négociations, les deux campent sur leurs positions. L’Egypte souhaite toujours un règlement global, dans un seul accord, de toutes les questions relatives au remplissage du barrage, au mécanisme de résolution des conflits et au partage des eaux du Nil. L’Ethiopie demande, à l’inverse, que les enjeux soient négociés un à un.
La reprise des négociations se fait dans un contexte de regain de tensions, à la suite d’une déclaration de Donald Trump le vendredi 23 octobre. En marge de l’annonce des normalisations entre Israël et le Soudan, le président américain Donald Trump a estimé que les Egyptiens « doivent faire quelque chose » et « finiront par faire sauter le barrage ». Abiy Ahmed a répliqué par un communiqué le lendemain, dans lequel il a affirmé que l’Ethiopie ne céderait à aucune agression d’aucune sorte ». Le remplissage du GERD a déjà bien progressé. Et chaque jour qui passe met toujours plus l’Egypte devant le fait accompli.
Alors que Kinshasa et Le Caire font assaut d’amabilités depuis le début de l’année, le président congolais va rencontrer pour la deuxième fois le maréchal Adbelfattah al-Sissi afin d’accélérer la coopération économique entre les deux pays.
D’après les informations d’Africa Intelligence, Félix Tshisekedi a prévu de se rendre prochainement au Caire, afin d’y rencontrer son homologue égyptien Abdelfattah al-Sissi. Si la date précise n’a toujours pas été définie, les deux capitales se sont accordées pour le moment sur le mois de novembre du moins. Elle fera suite à une visite en octobre d’une délégation du ministère égyptien des affaires étrangères.
Le maréchal Adbelfattah al-Sissi investi dans le Kasaï natal, fief du président Congolais
Le séjour du président congolais en Egypte tel que prévu, devrait être placé sous le sceau de la coopération économique entre les deux pays. Elle intervient alors que les entreprises égyptiennes Samcrete et Hassan Allam ont entamé une série de projets d’infrastructures en RDC, dont la construction dans la province du Kasaï-Central d’une centrale solaire, d’un barrage hydroélectrique, d’un port et d’une route. Leur coût est évalué à plusieurs centaines de millions de dollars.
Un autre projet, qui consiste à déployer 16 000 km de fibre optique en RDC, est également en bonne voie. Celui-ci est mené par le groupe Benya Holding, dont le PDG Ahmed Mekky a signé en septembre un Memorandum of Understanding (MoU) avec le ministère congolais des postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information.
Invitée en Egypte à la mi-septembre, une importante délégation d’officiels congolais a discuté des modalités de financement des centrales électriques, d’un port et d’une route en RDC.
Lors de son séjour au Caire, du 15 au 23 septembre, la délégation congolaise, qui associait des représentants de la présidence de Félix Tshisekedi, du ministère de l’industrie et du Fonds de promotion de l’industrie (FPI), a enchaîné les rencontres avec plusieurs banques égyptiennes et émiraties : Emirates NBD, Commercial International Bank (CIB), Misr, EG Bank et GIG Egypt.
Ces dernières ont marqué leur intérêt pour participer au financement, qui pourrait être piloté par l’institution financière panafricaine basée au Caire African Export-Import Bank (Afrexim Bank), d’une série de projets d’infrastructures en RDC, dont la construction dans la province du Kasaï Oriental d’une centrale solaire de 10 MW à Mbuji-Mayi, d’un barrage hydroélectrique à Tshibasa, d’un port à Ndomba, d’une usine de traitement des eaux à Mbuji-Mayi, et d’une route entre Mbuji-Mayi et Kananga. Ces infrastructures, dont le coût est estimé à plusieurs centaines de millions de dollars, doivent être réalisées par les sociétés égyptiennes Hassan Allam et Samcrete.
La question du GERD et l’engagement de l’Egypte à la Construction d’ Inga III
Les autorités congolaises discutent de l’éventualité d’un nouveau consortium composé des sociétés égyptienne Income et chinoise China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) pour prendre en charge le projet d’Inga III.
Le rapprochement entre la RDC et l’Egypte, qui pourrait se traduire par un soutien du Caire au projet du Grand Inga, s’est accéléré à la suite de la rencontre en janvier 2020 de Félix Tshisekedi et Abdelfattah al-Sissi en marge du premier sommet Royaume-Uni-Afrique sur l’investissement. Celle-ci a donné le coup d’envoi à une série de visites dans les capitales respectives, qui ont été planifiées par l’homme d’affaires et vice-président de la chambre des mines de la RDC, John Kanyoni.
Une délégation d’ingénieurs des forces armées égyptiennes a visité la RDC. Accompagnés du conseiller spécial du chef de l’Etat en charge des infrastructures Alexy Kayembe de Bampende, ces derniers ont survolé en avion le fleuve Congo et les barrages d’Inga I et Inga II, afin de travailler sur l’amélioration du potentiel hydroélectrique ainsi que la navigabilité fluviale entre Kinshasa et Matadi.
Pour Abdelfattah al-Sissi, le projet Inga III peut contrebalancer le GERD ethiopien et servir tous les pays du bassin du Nil en électricité.
Afrique intelligence
[…] ”Impegnati in una violenta situazione di stallo sulla mega-diga della Grande diga rinascimentale dell’Etiopia (GERD), l’Egitto e l’Etiopia stanno cercando a turno di radunare il maggior numero possibile di paesi del bacino del Nilo verso le loro posizioni.” […]