La Commission électorale nationale indépendante (CENI), avait publié au mois de novembre dernier un calendrier électoral 2022- 2024, dont les grandes opérations sont entre autres, la constitution du fichier électoral, l’opération de réception et de traitement des candidatures aux scrutins directs, l’organisation des scrutins directs et indirects, l’élection des gouverneurs ainsi que celui des sénateurs.
C’est au 20 décembre 2023 qu’interviendra l’organisation des scrutins directs du Président de la République, des députés nationaux, des députés provinciaux et des conseillers communaux.
Cependant la situation sécuritaire dans la partie Est du pays rend sceptique la concrétisation dudit calendrier.
Si la première phase d’enrôlement est devenue effective dans la partie Ouest du pays depuis le samedi 24 décembre 2022, ce calendrier prévoit l’identification et l’enrôlement des électeurs jusqu’au 17 mars 2023. Et la CENI de souligner : cette opération se fera progressivement dans les différentes provinces et aires opérationnelles en RDC et à l’étranger.
La troisième aire géographique qui concerne 7 provinces : le Bas-Uélé, le Haut-Uélé, l’Ituri, le Maniema, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et la Tshopo est réputée la plus compliquée en raison de la crise sécuritaire avec plusieurs mouvements armés dont l’ADF, le M23, le CODECO, Zaïre et des milices locaux. L’attentat de ce dimanche 15 janvier ayant causé la mort de plus de 14 personnes et 63 blessés à Kasindi (Nord-Kivu) n’a fait que confirmer cette inquiétude.
La situation actuelle rend difficile tout effort de planification et d’anticipation par la Ceni, qui reconnaît d’ailleurs l’absence de stratégie pour les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. En interne, on craint la répétition du scénario du scrutin de 2018, lorsque les autorités avaient reporté de quelques mois le vote des circonscriptions de Yumbi, Beni et Butembo, pour des raisons sécuritaires et sanitaires.
Cependant, la multiplication des points d’insécurités dans la partie Est du pays rend aussi cette hypothèse improbable. Car, qu’elle serait la crédibilité d’un président de la république élu sans le suffrage des plusieurs provinces de l’Est.
Aux difficultés d’ordre logistique auxquelles serait confrontée la CENI, elle lui sera quasiment impossible de déployer ses kits électoraux dans la partie du pays en proie à une insécurité d’ordre identitaire.
Un dialogue consensuel pourrait être une des solutions afin d’éviter une élection précipitée, territoriale et régionalisée face à une rébellion ayant de revendication identitaire.
Coco Kabwika