Un « homme d’affaires » très prospère nommé Zoé « Kabila »

Article publié le 22 juin 2016

 zoe et kabila

Il s’agit du frère du président sortant congolais « Joseph Kabila ». Dans son édition n°2893 datée du 19 juin 2016, le magazine parisien « Jeune Afrique » publie, dans sa rubrique « Confidentiel », une brève intitulée : « Zoé inaugure son hôtel ». On apprend que Zoé « Kabila » est l’heureux propriétaire d’un luxueux hôtel à Moanda, dans la province du Kongo Central, dont l’ouverture est prévue en juillet prochain. Quelle est la provenance du financement?



«La Beviour», c’est sa dénomination. L’établissement est situé au bord de l’Océan Atlantique. Selon «Jeune Afrique», « Zoé » se proposait de faire coïncider l’inauguration officielle de ce complexe hôtelier - composé notamment de soixante bungalows et d’une salle de conférences d’une capacité de 400 places - avec l’ouverture du « dialogue politique national inclusif». « Mais compte tenu de l’impasse dans laquelle semblent se trouver les négociations entre pouvoir et opposition », note cette publication, l’ouverture aura lieu « courant juillet ».



On ne peut que saluer la construction d’un hôtel qui devrait contribuer à la promotion du tourisme dans cette partie du pays. Cela étant dit, deux questions restent sans réponses. Combien ça coûte ? Quelle est l’origine du financement ? Mystère.


Boom immobilier

Depuis bientôt une décennie, des voix s’élèvent au Congo en général et dans les villes de Kinshasa et de Lubumbashi en particulier pour exprimer une réelle préoccupation face au « boom immobilier » ambiant alors même que le pays est estampillé « à haut risque » pour les investissements et ne compte pas une seule banque qui accorde des crédits immobiliers. D’aucuns n’excluent plus l’existence d’une mafia.

Dès janvier 2010, le sénateur Florentin Mokonda Bonza a commencé à relayer ces "préoccupations citoyennes" en tirant la sonnette d’alarme sur le risque de voir l’ex-Zaïre devenir " une terre qui accueille tous les mafieux, qui viennent pour blanchir des fortunes qu’ils ont été acquises illégalement ailleurs ».



A Kinshasa, des observateurs assistent chaque jour à la montée en puissance des « hommes d’affaires » indo-pakistanais et libanais. "Chaque Indo-pakistanais ou Libanais a son parrain ou prête-nom congolais", entend-on dire. L’alimentation, le "commerce général " et la banque constituent leurs secteurs de prédilection. La société « Congo-Futur », spécialisée dans les vivres frais, est très proche de « Joseph Kabila » et de son épouse « Olive ». Ces commerçants véreux recrutent des "protecteurs" au sein de la fratrie "Kabila".

Inconnu du grand public jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle de 2006, « Zoé » - dont le parcours personnel demeure tout aussi mystérieux que celui de son aîné - n’a jamais eu d’occupation professionnelle connue. Et ce jusqu’à son «élection», en novembre 2011, en qualité de député national pour la circonscription de Manono, au Nord Katanga.



Bien avant ces consultations politiques, l’homme n’a pas cessé de défrayer la chronique kinoise. D’abord en s’appropriant une partie du domaine de l’Athenée de la Gombe, une école publique, pour ériger un centre de fitness privé dénommé "Shark Club". Il a, par la suite, lancé un luxueux restaurant-bar pour "VIP" dénommé « O’Café ». L’origine du financement reste mystérieuse dans les deux cas.

Le 19 octobre 2010, « Zoe » met à nu une facette inconnue de sa personnalité. Ce jour là, il a ordonné à ses gardes de tabasser les agents de police Yandu et Mukoyo, chargés de réguler la circulation au rond-point Socimat. Leur «crime» est d’avoir cédé le passage aux conducteurs qui venaient dans le sens opposé au moment où son convoi allait s’engager sur le boulevard du 30 juin. L’affaire fut aussitôt étouffée. Les Kinois n’ont pas oublié.


Une immense fortune

« Frère de … », « Zoé » est dans tous les « coups » susceptibles de rapporter quelques billets verts de plus. Le Tout-Kinshasa sait que l’homme partage avec sa sœur, la très affairiste "Jaynet", le " monopole " de tous les imprimés de valeur. Toutes les fournitures destinées aux régies financières ainsi qu’à la Banque centrale passent par leur canal. C’est le cas notamment des formulaires destinés à effectuer des paiements auprès de la DGI (Impôt), DGRAD (Recettes administratives et domaniales) et DGDA (Douanes) et des transactions à la Banque centrale du Congo.

Selon des sources bien informées, le gouvernement du Premier ministre Augustin Matata verse chaque mois un montant de trois millions USD au duo Zoé-Jaynet pour ces fournitures.

Depuis 2001, le Congo-Kinshasa a changé de passeport au moins deux fois. Le passeport biométrique a été remplacé par le passeport à puce. Il semble que 300.000 exemplaires du passeport biométrique vierge se trouvent encore dans un coffre de la Banque centrale du Congo. Un gâchis!

Le 31 mars 2015, « Joseph Kabila » nommait Luzolo Bambi en qualité de «conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption». Une question continue à tarauder tous les esprits. A savoir : Qui va surveiller le "gendarme" en l’occurrence "Joseph Kabila" et les membres de sa fratrie? Une fratrie qui a acquis une immense fortune d’origine illicite. L’inauguration de l’hôtel « La Beviour » vient allonger la longue liste des biens immobiliers d’origine illicite appartenant à cette « famille » en général et à « Zoé » en particulier...

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