Comprendre la complicité de Kodjo avec la Présidence de la République dans la préparation du dialogue

Article publié le 04 septembre 2016

kodjo et Wilanya

Le dialogue au format actuel est l’œuvre de Néhémie Wilanya directeur du Cabinet de chef de l’Etat, qui à l’instar d’un ingénieur a décidé de déserter son bureau afin de siéger au dialogue au titre de chef de la délégation de la Majorité Présidentielle. Le choix de Néhémie n’est pas la résultante de son expertise mais plutôt d’un garde-fou afin que ce dialogue ne dévie pas de son objectif lui assigné et dont il est l’un des artisans.



Après l’échec des accords secrets d’Ibiza où Majorité Présidentielle et l’UDPS coaliser pour une gestion consensuelle de la Res Publica au prix d’un Joseph Kabila Président de la transition pour trois ans, les caciques de la Majorité ont cherché un autre allié de taille, convaincus que seul par un dialogue même biaisé que leur cheval blanc devait rester au pouvoir.



Ainsi, après avoir réussi à contourner l’obstacle d’un facilitateur international du fait de l’allégeance d’Edem Kodjo au clan de la Kabilie, il fallait monter des obstacles afin d’avoir un dialogue sans l’UDPS. Mais au cas où l’UDPS, malgré ses préalables adhérée au Dialogue, elle aura forte à faire dans un auditoire truffé des Kabilistes.



Ainsi du Comité Préparatoire, aux principes conducteurs et aux parties à ce dialogue tout a été fait afin de s’assurer que ce dialogue ne dévie pas des objectifs lui assignés.


Du Comité Préparatoire

C’est sur ce point qu’a reposé les principaux tentacules de la Majorité. C’est au sein du Comité Préparatoire qu’est imposée l’orientation générale du Dialogue National.

Nonobstant la liste de l’opposition politique, Une opacité totale a été observée dans le choix des représentants de la Société Civile au sein du Comité Préparatoire où presque tous sont au solde ou approuvent une certaine sympathie vis-à-vis du pouvoir politique. C’est donc avec ce groupe de départ qu’a été inoculée la monture de l’actuelle feuille de route du dialogue.



Ces délégués dit de la Société n’ont été délégués par aucune structure de la société civile, moins encore un cadre fédérateur les désignant comme ses représentants avec mandats.



L’Abbé Donatien Nshole le premier sur la liste ne semble pas jouer franc jeu pour la simple raison qu’en étant un représentant de l’Eglise, il n’a jamais était mandaté par l’église, moins encore il ne s’est jamais prononcé face aux accusations des différents ténors de la Société civile sur le choix apporté au membre de leur groupe. Abbé Nshole continue de siéger dans un dialogue qui n’est pas inclusif et pour lequel à part quelque consultation improductive n’a jamais plaider ni militer pour le caractère non-inclusif du dialogue. Pire encore il est accusé par plusieurs membres de la Société Civile de connivence avec certains membres proches de la Société Civile pour trafiquer au profit de la Présidence de la République la liste finale de la Société Civile.



Le Pasteur Ekofo d’obédience protestante un protégé de l’Abbé Marini, le Responsable de l’Eglise du Christ au Congo, un proche de la mouvance présidentielle, personnalité qu’Edem Kodjo n’a jamais connue ni consultée auparavant pour qu’il se retrouve au Comité Préparatoire.

Jonas Tshombela proche de l’opposition certes, il était parmi les plus hostiles personnalités anti-dialogue mais se tue, depuis qu’il a été embarqué au Comité Préparatoire, un silence suspect pour celui dont on a connu pour son franc parlé toujours accusateur du Gouvernement. Raison pour laquelle alors qu’il était présent à Genval a été prié de quitter la salle par les Genvalistes.

Jean Pierre Alumba, qui représente la Diaspora, un concept vide de sens pour la simple raison que la Diaspora congolaise n’est pas organisée au sein d’une structure connue. Il n’y a pas non plus une structure fédératrice des congolais de l’étranger où Alumba peut s’imposer. Même ceux qui se disent combattant proche de l’opposition auront du mal à exhiber un mandat d’une quelconque structure les ayant choisis. Ces sont plutôt des groupuscules associations sans base légal en visite à Kinshasa qui se targuent d’une légitimité quelconque. Difficile d’ailleurs de faire un choix entre une diaspora venant de l’Afrique, de l’Europe ou d’Amérique surtout qu’à l’intérieur il faudrait encore spécifier les pays de provenance.

Maguy Kiala par contre est une figure connue de la Société Civile, mais elle est au solde de la présidence de la République, une protégée de Kibiswa Naupess assistant principal à la présidence de la république, un ancien de la Société Civile Forces Vives dont Maguy assure actuellement la présidence.

Juliette Mughole encore un cas en flagrance pour la simple raison qu’elle est une députée du MSR proche de la Majorité Présidentielle. L’argument selon laquelle elle aurait été choisie à cause de son ONG ne tient pas debout pour la simple raison qu’étant députée active elle aurait dû choir un autre membre de sa structure. Sa présence aurait été dictée par Aubin Minaku président de l’Assemblée Nationale.

Marie Madeleine Kalala une ancienne de la Société Civile certes, mais qui a adhéré depuis au Parti Politique du Président du Sénat Léon Kengo wa Dondo. C’est donc une fois de plu une politique active qui se retrouve au sein de la composante dite Société Civile.

Jérôme Bonso un ancien au sein de la Société Civile mais dont l’envie de succéder à Naanga à la tête de la CENI ne cesse de le rapproché à la Présidence de la République pour un quelconque parrainage. Il se retrouve au Comité Préparatoire alors qu’il n’a pas été mandaté par ni l’AETA dont il est suspendu, moins encore par la Société Civile dans sa Diversité dont il est membre actif.

Dirk de la Lucha dont sa présence avait été décrié dès sa nomination au mois de Mai par ses membres. Il a accepté de siégé malgré l’arrestation de leurs membres et pour lequel il n’a jamais dénoncé. La Lucha est une structure citoyenne aux contours obscures sans hiérarchie ni expérience.

Albert Yuma de la FEC, le patronat n’a jamais fait partie des structures traditionnelles de la Société Civile pour ce Kabiliste avéré.

La Société Civile est donc cette composante qui a été boutiquée par la présidence de la république en complicité avec Edem Kodjo qui ne pourra d’ailleurs pas justifier des tels écueils lors du choix de ces membres si disparates.

La composante opposition politique quant à elle regorge des opposants politiques qui n’ont jamais milité pour un dialogue politique moins encore émis des revendications fermes à l’endroit du Gouvernement en rapport avec les élections qui si elles étaient organisées ne seraient pas élus.

Plus grave encore Kodjo de connivence sûrement avec le Gouvernement a créé la composante appelée « Personnalité Politique ». Difficile de connaître les raisons ayant poussé Kodjo a créé cette composante. Difficile de savoir qui est personnalité et qui ne l’est pas. Quelles sont les critères qu’Edem Kodjo use afin de sélectionner ses personnalités qui a y voir près sont des Kabilistes au premier chef dont nous pouvons citer : Azarias Ruberwa, Lambert Memas ou encore Ekanda Martin qui vient d’être copté au Dialogue Politique à l’instar d’un Zaïdi Ngoma, un bois mort qui a perdu toute sens d’une orientation politique.

Que dire de Bruno Mavungu qui durant les pré-négociations faisait toujours parti de l’UDPS et qui se retrouve après son remplacement au parti parmi les personnalités du Dialogue. Comment expliqué qu’Edem Kodjo qui cherche à avoir l’UDPS à ses assises fasse appel à une personnalité qui ne pourra davantage qu’énerver et renforcer le refus de l’UDPS ?

Ainsi tout compte fait, le Comité Préparatoire est composé à 90% des sympathisants du Président Kabila qui n’attendent qu’une chose un partage du gâteau.

La présence de l’UNC d’ailleurs dénoncé par son secrétaire général ne va en rien rétablir l’équilibre quand on sait que Vital souffre d’une mauvaise image auprès de l’opinion nationale congolaise à l’instar de Ruberwa et autres.

Ainsi Edem Kodjo roule dès le début pour le pouvoir en place et fait tout pour éloigner le rassemblement à ces assises. Il est devenu ce facilitateur tout puissant qui choisit et dicte tout. Corrompu et pour s’assurer du déroulement selon l’esprit et la lettre de la présidence de la république il est présent dans toutes les commissions qui seront créées ou s’il ne pourra être présent se fera représente par un autre corrompu de sa trempe.

Voilà ce qui explique que même si le Rassemblement obtient la libération de tous les prisonniers politiques et la réouverture des chaines de Télévision, il restera un obstacle de taille à savoir Edem Kodjo qu’il faudra remplacer et recommencer avec les délégués au Comité et Dialogue Politique.

A l’heure actuelle ce dialogue est mal parti où presque tout le monde clame son caractère non-inclusif ; raison pour laquelle d’ailleurs le Président Sassou un autre cas en Afrique recommence avec les consultations.

Mudjikolela analyste politique

Aidez congovirtuel à couvrir ses activités pour ces trois ans à venir