Après les affrontements et exactions commises ce vendredi dans le secteur de Bercy contre la venue de la star congolaise Fally Ipupa, soutien du régime en place, la Ville a annoncé son intention de porter plainte.
Soixante-dix personnes ont été placées en garde à vue depuis vendredi soir, à Paris, après les violents affrontements et exactions qui ont émaillé la soirée, dans le le quartier de la gare de Lyon, où une trentaine de véhicules, essentiellement des deux-roues, et du mobilier urbain, ont été incendiés.
Les incidents qui ont éclaté en fin de journée, en marge d’une manifestation interdite d’opposants au concert de la star congolaise Fally Ipupa à l’AccorHotel Arena de Bercy, dans le XIIe arrondissement, ont conduit à l’évacuation partielle de la Gare de Lyon.
Prévu à partir de 20 heures, le concert de Fally Ipupa, accusé par les opposants d’être proche du l’ex-président Joseph Kabila et de son successeur Félix Tshisekedi, suscitait l’inquiétude des autorités. Sept manifestations déclarées avaient été interdites et une première vague d’interpellations a débuté dès la mi-journée, vendredi, dans le secteur de Bercy.
La Ville, par la voix du premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire qui a passé la nuit sur place, dénonçant des exactions intolérables, a annoncé son intention de porter plainte.
Ce type d’échauffourées « qui consiste à faire de Paris le terrain des colères et des frustrations est particulièrement choquant et les Parisiens le paient en termes de qualité de vie » a encore dénoncé le 1er adjoint.
Par ailleurs, Emmanuel Grégoire s’est félicité de cette « bonne nouvelle », à savoir l’interpellation de plus de 70 incendiaires présumés, « dont un certain nombre de meneurs qui empêchaient les pompiers de venir éteindre les incendies ». « J’espère que les condamnations seront exemplaires, pour expliquer que Paris n’est pas le terrain de jeu des opposants politiques, d’où qu’ils viennent », conclut Emmanuel Grégoire.
54 personnes, selon la préfecture de police, ont, par ailleurs été verbalisées pour « participation à une manifestation interdite », tandis que le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a condamné sur son compte Twitter « les dégradations et violences commises par des individus qui ont bravé l’interdiction de manifester », et affiché son soutien aux pompiers de Paris qui ont été empêchés à plusieurs reprises d’intervenir par les manifestants.
Durant toute la nuit de vendredi à samedi, les services de la Ville étaient à pied d’ouvre pour effacer les stigmates des violences et évacuer les carcasses des véhicules carbonisés.
Le concert de la star congolaise, lui, s’est finalement tenu, dans le calme, mais non sans le déploiement d’impressionnantes mesures de sécurité : fouille des spectateurs, interdiction des sacs et boissons, passage obligatoire sous les portiques de détection.
#GareDeLyon, 28/02/20,17h40
Vraisemblablement en lien avec les émeutes contre la venue du rappeur congolais #FallyIpupa en concert à #Bercy ce soir pic.twitter.com/pRpEwhZCvp— Jule75018 (@jule7518) February 28, 2020
Une grande fumée noire tapissait vers 18 heures le ciel dans l’est parisien, notamment au-dessus de la gare de Lyon où se concentraient une grosse centaine d’opposants politiques congolais ayant bravé l’interdiction de manifester.
Le Parisien