Alors qu’on est encore loin de l’échéance électorale de 2023, le président de Ensemble pour la République donne des insomnies à ses adversaires politiques. Comme un serpent, même mort, Moïse Katumbi continue de faire peur à la famille politique de l’ex-président de la République, Joseph Kabila. On fomente toutes sortes de séditions, on tente tous les coups, on monte tous les stratagèmes pour contrer ce redoutable bulldozer sur le chemin de la présidentielle à venir. Y parviendra-t-on ? Une chose est certaine : le chairman du TP Mazembe jouit d’une telle popularité à l’échelle nationale et internationale que le peuple congolais est loin de lui tourner le dos, quoiqu’il en coûte.
En boxe comme en politique, la stratégie indiquée est la même : approcher l’adversaire de près pour pouvoir appliquer les différentes attaques de manière efficace. Était-ce le coup raté au nom de prétendus appels pour la reconstitution de l’unité katangaise ?
La question demeure entière dès lors qu’il y a peu, des initiatives ont été entreprises pour un rapprochement de palais entre deux « frères-ennemis », à savoir Joseph Kabila Kabange et Moïse Katumbi Chapwe. Quelle en était la vraie motivation ? Qui en était le vrai instigateur ?
À l’évidence, en temps normal, la volonté de refaire l’unité du Katanga devrait être applaudie. Personne, à ce jour, même le diable ne s’opposerait à une telle initiative. Mais en cette période suspecte où les agendas politiques sont de plus en plus flous, l’idée ne pouvait que cacher des objectifs inavoués aussi longtemps que le célèbre discours du « 3ème faux penalty », déclencheur de la fin du régime Kabila, dans sa configuration de 2006, retentit encore comme un couteau dans la plaie, remuant la tête de ceux qui pensaient s’éterniser au pouvoir.
Droit dans ses bottes et loin de toute compromission ou marchandage de sa personnalité, Moïse Katumbi est resté ferme pour défendre son engagement dans la dynamique du changement profitable au seul peuple congolais. Pour lui, c’est une question de vie ou de mort : le bien-être du peuple et rien d’autre.
Contrer l’aura Katumbi
C’est donc un coup fatal conçu et qui rate sa cible, avec l’échec de l’inflation d’initiatives de rapprochement cousues de toutes pièces dans des officines obscures. Du coup, c’est le changement des stratégies. Il faut à tout prix contrer l’aura Katumbi. Et la pièce trouvée, c’est Richard Muyej Mangez, actuel gouverneur de la province du Lualaba.
En effet, ce membre fondateur du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) en 2002 et qui en était le président provincial pour le Katanga jusqu’en 2007, actuellement gouverneur de la province du Lualaba, est préparé pour contrer Moïse Katumbi. Des langues se sont déliées dans ce sens après le meeting de Gabriel Kyungu wa Kumwanza à Kolwezi, chef-lieu de cette province.
Comme pour dire, l’avenir politique de l’auteur du « 3ème faux penalty » qui se définit comme un « opposant constructif et exigeant », préoccupe encore ses bourreaux d’hier. Ceux-là même qui ont fomenté des cabales politico-judiciaires contre le flamboyant et populaire ex-gouverneur du Katanga. Depuis qu’il avait rallié l’opposition, cet ex-allié de Joseph Kabila avait subi la pression du pouvoir en son temps… jusqu’à le pousser à l’exil.
Et dire que Katumbi avait déjà perdu, fin 2015, son mandat de gouverneur de la province du Katanga à la faveur d’une réforme territoriale initiée pour le besoin de la cause, on n’a pas besoin d’un dessin pour comprendre ce qui se trame actuellement contre lui. Candidat déclaré à la présidentielle de 2016, il avait vite été accusé de « recrutement de mercenaires étrangers ». En un mot, il a été finalement attesté que les ennuis de Moïse Katumbi avaient pour source… la politique. Ou plus exactement, sa mutation politique, assortie de l’annonce de sa candidature à la présidentielle.
À ce jour, plus de cinq ans après, son aura brille encore de mille feux et gêne ceux qui ne jurent que par sa mort politique. La preuve, s’il en fallait encore, c’est l’attaque de sa résidence en août dernier par des hommes armés. Une attaque confirmée par des éléments de la police envoyés sur place.
C’est donc la peur de voir le martyrisé d’hier porter la grande étoffe de responsabilité par la volonté populaire. Il faut lui opposer des hommes. Et même si Muyej qui doit jouer le jeu s’illustre tant mieux que mal à faire rayonner le Lualaba devenu le nouvel eldorado avec différentes infrastructures en pleine construction ou modernisation, l’expérience Katumbi à la tête de l’ex-Katanga est un pas d’avance sur ce vaste chantier de reconstruction du pays et de la bonne gouvernance.
Tenez : à son arrivée à la tête du Katanga, en mars 2007, Katumbi avait trouvé une situation chaotique. Les anciens gouverneurs avaient laissé beaucoup de cadavres dans les placards. Et le président sponsor du TP Mazembe devait tout refaire et tout était prioritaire : éducation, santé, routes, eau, électricité… Avec une population très exigeante. Son plan triennal élaboré et mis en place a été pris pour modèle. Il y était inscrit des priorités selon les spécificités et les problèmes de chaque district.
Dans tous les cas, seuls les Congolais ont décidé et continueront de décider de l’avenir de ce pays. Avec la démocratie et l’état de droit qui renait effectivement de ses cendres, le Congo ne devra plus être un terrain de boxe où des combines et stratégies des uns contre les autres prennent le dessus sur les intérêts supérieurs de l’ensemble de la population.
Le Potentiel