La RDC a besoin d’un « partenaire de taille, comme la Russie » pour organiser sa production d’armes, on peut lire sur Sputnik.
Le gouvernement congolais a adopté en conseil des ministres le projet de contrat de joint-venture destiné à développer la production d’armement pour les forces armées. « Si la RDC essaye de toujours compter sur l’Occident pour l’achat d’armes, […] ce sera un échec« , commente le dirigeant d’un mouvement citoyen.
Dans le sillage de la loi sur la programmation militaire 2022-2025, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) adopté vendredi 30 septembre, en conseil des ministres, le projet de contrat de joint-venture ayant pour vocation de développer une intense activité de production d’armements et d’équipements pour les forces armées.
Fabrice Tshupa, secrétaire général du Mouvement pour l’éveil de conscience et la libération du Congo (MECLC), estime que ce projet est très important « dans l’état actuel où se trouve la RDC ».
« Suite à des complications et des embargos pour la production et l’achat d’armements afin de pouvoir mettre la stabilité à l’est de notre pays, nous sommes confrontés à des réalités qui ne permettent pas de faire émerger notre économie« , a estimé auprès de Sputnik le dirigeant de ce mouvement citoyen.
Par contre, la possibilité d’organiser une production d’équipements militaires apportera, selon lui, « la stabilité politique, voire même géopolitique »
Selon les informations d’Africa Intelligence, si les détails du contrat demeurent inconnus – notamment le nombre d’engins achetés, leurs caractéristiques et leur coût -, cette transaction fait suite à la venue à Kinshasa d’une équipe de Rosoboronexport, l’agence d’exportation du complexe militaro-industriel russe. Cette visite avait été sollicitée par le ministre congolais de la défense Gilbert Kabanda Kurhenga, venu assister en août à la Moscow Conference on International Security .
Cependant Dans un communiqué rendu public dans la soirée du jeudi 27 octobre, le cabinet du ministre de la défense nationale et anciens combattants est formel, au sujet de la rumeur sur un quelconque achat d’armes par le RDC en Russie.
“Et cela ne fait l’ombre d’aucun doute. En effet, à l’occasion de son dernier voyage à Moscou, la capitale de la Fédération de Russie, Docteur Gilbert Kabanda Kurhenga, ministre de la défense Nationale et Anciens Combattants, combattants, contrairement à l’information, qui est distillée en boucles dans les réseaux sociaux et dénuée de tout fondement, n’a jamais signé au nom du Gouvernement Congolais avec les autorités Russes un quelconque accord d’achats d’armes, produits de l’industrie militaire Russe”, peut-on lire dans un communiqué signé par le général-major Aimé Mbiato, son directeur de cabinet.
Pourtant, pour les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), l’acquisition de nouveaux appareils était devenue une nécessité urgente au vu de la multiplication du nombre de théâtres d’opérations dans l’est du pays.
Ce communiqué vient ajouter à l’embarras diplomatique auquel est confronté la République Démocratique du Congo entre un rapprochement avec la Russie au vœu d’une bonne partie de son opinion nationale, et ses assurances à ses alliés traditionnels (Occidentaux) où le président congolais Félix Tshisekedi avait déjà exclu de recourir au groupe Wagner russe lors de son interview à la conférence de FT à Londres.
Selon le médias en ligne, Africa Intelligence, le document d’achat des matériels militaires à la Russie et signé par Guylain Nyembo, le directeur de cabinet du chef de l’Etat, prévoit l’achat de sept hélicoptères pour un montant total d’environ 30 millions de dollars. Outre l’acquisition de 27 drones de surveillance, l’exécutif congolais a également budgétisé près de 230 millions de dollars sur quatre ans pour acquérir des véhicules blindés de combat et de l’artillerie. À cette prise de position de Moscou s’ajoute la livraison gracieuse, en début d’année, de 30 tonnes d’armes et de munitions destinées aux FARDC, au titre de la coopération militaire entre la Russie et la RDC (la livraison a été notifiée à l’ONU).
Alors que la population congolaise est publiquement putinophile et réclame une intervention russe comme au Mali en RDC , le président congolais Félix Tshisekedi avait dit que la coopération militaire de la RDC avec la Russie est strictement » limitée et restreinte ».
Cette position diplomatique s’est d’ailleurs confirmée, le 12 octobre, à New York, lorsque la RDC a voté en faveur de la résolution onusienne condamnant la « annexion » de quatre régions ukrainiennes par la Russie.
Le Ministre Gilbert Kabanda de la défense nationale et anciens combattants avait effectué un voyage à Moscou sur invitation officielle par son homologue Russe Serguei Shoigu pour participer parmi une centaine de délégations de différents pays, à la 10 ème conférence de Moscou sur la sécurité internationale”.
Un condensé d’analyse réuni par Coco Kabwika