L’aéroport de Mbuji-Mayi va faire peau neuve avec la China Jiangxi Corp

Aéroport de Mbuji-Mayi

Davantage connue pour ses activités en Afrique anglophone, l’entreprise publique chinoise China Jiangxi Corp poursuit son implantation en RDC, avec un marché de 23 millions de dollars à Mbuji-Mayi.

La China Jiangxi Corp a gagné début avril l’appel d’offres pour la réfection de l’aéroport international de Bipemba à Mbuji-Mayi, la capitale provinciale du Kasaï Oriental. Ce contrat est le plus important remporté à ce jour en RDC par l’entreprise publique chinoise, qui multiplie depuis plusieurs années les projets dans le pays. Cette stratégie fait suite à ses difficultés au Kenya, où la société a été visée par plusieurs enquêtes pour des faits présumés de corruption .  

Financé par la Banque africaine de développement (BAD), le chantier comprend notamment la réhabilitation et le prolongement de la piste, ainsi que le renforcement et l’extension du tarmac de l’aéroport. Des travaux rendus urgents par l’état de délabrement avancé de l’infrastructure, qui a été temporairement fermée au trafic en 2018 pour des raisons de sécurité. Enclavée dans le centre du pays, la ville de Mbuji-Mayi est difficilement accessible autrement que par la voie des airs. Son isolement géographique complique la relance de la production de diamants dans la région par la MIBA (Société minière de Bakwanga ), autrefois fleuron de l’économie de la province.

Sinohydro et The Arab Contractors devancés

Avec une offre d’environ 23 millions de dollars, la China Jiangxi Corp a très largement devancé ses concurrentes. Parmi celles-ci, figuraient plusieurs poids lourds du secteur, notamment le chinois Sinohydro et l’égyptien The Arab Contractors, qui cherchent tous deux à consolider leurs positions en RDC . Leurs offres se sont révélées deux fois supérieures à celles de la China Jiangxi Corp.

D’autres entreprises plus modestes ont tenté leur chance. C’est le cas notamment de Safricas (Société africaine de construction au Congo), appartenant à la puissante famille Blattner, qui avait déposé une offre de 61 millions $. Celle-ci a été rejetée après examen d’un marché similaire remporté par Safricas à l’aéroport de Goma, dans la province du Nord-Kivu, dont le contrat avait été résilié pour non-performance avec un taux d’exécution de 17 %. Cette déconvenue s’ajoute à l’arrestation en février 2020 du directeur général de la société, David Blattner, pour des faits présumés de détournements de fonds dans le cadre du chantier des « sauts-de-mouton » à Kinshasa.

Afrique Intelligence

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