Le Rwanda a déjà ses troupes déployées à Bunagana malgré que son armée n’a pas été invité à se déployer dans le cadre de la force régionale EAC

Le fait que le Rwanda n’ait pas été invité à déployer son armée dans le cadre de la force régionale des pays d’Afrique de l’Est expliquerait le déploiement de force rwandais à Bunagana, justifié aussi par des enjeux économiques… En effet, la ville frontalière est aussi un carrefour où passent de nombreux minerais extraits du Kivu, dont l’or et le colombo tantalite, ressources qui, jusqu’à l’intervention du M23, prenaient le chemin de l’Ouganda…

La RDC a pris  l’ONU et la Belgique à témoin de la guerre qui frappe le Nord-Kivu. L’Assemblée générale annuelle des Nations unies à New York a entendu parler de la situation qui prévaut à l’Est du pays, infesté par le M23.

A la veille de la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU déjà , la République démocratique du Congo a pris l’opinion internationale à témoin de la situation qui prévaut à l’Est du pays, où la ville de Bunagana, sur la frontière avec l’Ouganda, est depuis juin aux mains d’un mouvement armé, le M23.

Kinshasa qualifie le M23 de « mouvement terroriste », écarte toute possibilité de négociation et considère que si des Tutsis congolais en font partie, sa force de frappe lui est avant tout fournie par l’appui militaire rwandais, accusations confirmées par le dernier rapport du groupe d’experts des Nations unies.

Interrogé par RFI et France 24, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a lui-même reconnu que les difficultés rencontrées par les Casques bleus s’expliquaient par le fait que le mouvement rebelle « possédait des équipements plus perfectionnés que ceux de la Monusco elle-même ». Et cela alors que la force de maintien de la paix en RDC, l’une des plus chères du monde, dispose d’hélicoptères de combat et autres engins sophistiqués… Reconnaissant que « le M23 était une armée moderne disposant d’équipements lourds, qui viennent de quelque part, et certainement pas de la forêt… », M. Guterres a insisté sur le fait « qu’il fallait trouver une discussion sérieuse entre le Congo, le Rwanda et l’Ouganda », soulignant aussi que des groupes d’opposants au Rwanda et à l’Ouganda se trouvaient en RDC, en l’occurrence les rebelles hutus des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et le groupe islamiste ADF.

Le secrétaire général a cependant omis de rappeler qu’au lendemain du génocide au Rwanda, c’est le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, dirigé alors par Mme Ogata, qui avait forcé le pouvoir de Kinshasa à accepter au Kivu 1,5 million de réfugiés hutus parmi lesquels de nombreux miliciens auteurs des massacres. Il néglige aussi le fait que les observateurs onusiens, si nombreux dans la région, ont longtemps fermé les yeux sur l’existence de milices islamistes dans l’Ituri ainsi que sur la prolifération des mosquées et autres lieux de recrutement.

Double standard

A l’heure où l’Assemblée générale de l’ONU va débattre de l’« opération spéciale » russe en Ukraine, le « double standard » pratiqué à l’égard des conflits africains, dont ceux du Congo, risque de faire des vagues et le président Tshisekedi a l’intention d’actionner tous les leviers diplomatiques, y compris celui de la Belgique. Kinshasa souhaiterait également mettre sur la table un plan de retrait de la force onusienne. La RDC prévoit en outre de solliciter le soutien des pays africains siégeant au Conseil de sécurité pour que soit levé l’embargo de fait qui frappe ses achats d’armes et de munitions, toute nouvelle acquisition devant au préalable être mentionnée au Comité des sanctions. Qu’il s’agisse du retrait de la Monusco souhaité, sans doute imprudemment, par Kinshasa ou de la tolérance de fait dont bénéficie le Rwanda qui occupe une ville congolaise par rebelles interposés, la diplomatie belge sera sans doute appelée à se prononcer… De plus, le Docteur Mukwege continue à mettre la pression, soulignant que la « culture de l’impunité » nourrit les cycles de violence. Pour lui, le fait que le Rwanda n’ait pas été invité à déployer son armée dans le cadre de la force régionale des pays d’Afrique de l’Est expliquerait le déploiement de force rwandais à Bunagana, justifié aussi par des enjeux économiques… En effet, la ville frontalière est aussi un carrefour où passent de nombreux minerais extraits du Kivu, dont l’or et le colombo tantalite, ressources qui, jusqu’à l’intervention du M23, prenaient le chemin de l’Ouganda…

Le Soir /Titrage Congovirtuel

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