Par Emmanuel Luvu
Résumé
La mort de l’ambassadeur italien Luca Atanasio, nous la considérons comme rétroviseur des événements malheureux et inhumains qui se sont passés et qui se passent aujourd’hui à l’Est de la RDC et précisément dans le Nord-Kivu. Regarder dans ce rétroviseur, c’est voir le visage du Nord-Kivucien défiguré par les guerres humiliantes, par des viols à grande échelle des femmes et des filles de cette province. C’est constater l’irresponsabilité d’un père protecteur de famille (l’État) et d’un spécialiste de maintien de paix(Monusco).C’est tourner
le regard de pitié et d’humanité vers BENI, l’enfer vécu par les oubliés de la terre2. Regarder
dans ce rétroviseur, c’est s’engager aujourd’hui et maintenant à prendre des décisions qui s’imposent pour ne plus subir des telles humiliations des petits groupes armés qui agissent sous un regard impuissant du gouvernement. C’est enfin prendre des nouvelles orientations éducatives et des nouvelles initiatives de reconstruction, de transformation et développement pour voir la brillance de la RDCongo et du Nord-Kivu.
Mots clés : Miroir et /ou rétroviseur, oublié.
INTRODUCTION
Au moment où les bouleversements politiques s’opèrent dans le système politique congolais, les gents continuent à mourir à petit feu du coté de l’Est comme si « la vie ne vaut la peine d’être vécue »3. Cela n’a pas laissé de choix au regretté ambassadeur italien Luca Atanasio, un miroir pour « les oubliés de la terre »4 ou pour reprendre les mots de Frantz Fanon, pour « Les damnés de la terre »5. L’image perdu du grand géant, nous permet de défiler les images des oubliés de la terre, celles des « personnes égorgées, des femmes enceintes éventrées, des prêtres enlevés et disparus, des cases brûlées, des survivants en déshérence, hagards, hébétés, muets à force d’avoir crié au secours sans autre réaction que le retour hideux de leur écho, fourbi après avoir parcouru à perte d’haleine des kilomètres de chemins, des sentiers et des broussailles… »6. L’image qui défile, c’est cette histoire génocidaire de Beni de nos frères et des nos sœurs ; des femmes et des filles violées à l’Est, des enfants enrôlés dans les groupes armés, de la jeunesse traumatisée par des guerres humiliantes et persistantes, c’est également l’image du chauffeur congolais qui a risqué sa vie jusqu’à la perdre dans une zone rouge pour conduire la délégation de la PAM au bord de laquelle était embarqué
l’ambassadeur. Les images qui nous reviennent sont celles des grands combattants7 qui, par leur bravoure remarquable ont essayé de combattre les groupes armés et ont été assassinés. Les images, sont celles des nos soldats qui ont laissé leur vie sur le champ de bataille pour défendre la couleur du drapeau. Les images sont aussi celles, des orphelins de ces familles à Beni, de ces enfants pour qui leurs avenirs restent incertains. Sont également celles des familles en sorties sans sorties, qui fuient la guerre, abandonnent leurs maisons et passent des nuits et des nuits à la belle étoile. Les images qui reviennent sont celles des hommes et des femmes, et des innocents tués pendant la période d’une grande obscurité politique des années passées, dont la réparation n’a pas encore été faite.
Pour quoi l’image de l’ambassadeur reflète-t-elle les images humiliées du coté de l’Est depuis les années ? Derrière cette question, d’autres surgissent : Qu’avons-nous à apprendre de cette mort si tragique de l’ambassadeur italien et ses compagnons ? Pour quoi, n’avons- nous pas été si prévoyants à préparer à temps l’huile de nos lampes avant l’arrivée du maitre de festin ?ou encore Comment se fait il que la coopération entre les FARDC et les troupes de la MONUSCO n’arrivent pas, grâce à l’armement et aux stratégies modernes de combat, à
vaincre sur le terrain ou à dissuader des barbares armés de machettes et de gourdins8 ? Pour
quoi cette mort est si alarmante par des radios internationales, des journaux, des réseaux sociaux que face à des milliers des morts dans la province des « oubliés de la terre » ?
Ainsi posée, notre problématique va se jalonner sur l’approche analytique- philosophique, de la mort de l’ambassadeur Italien comme arrière fond des événements meurtriers qui se passent à l’Est de la RDC. La mort si tragique de l’ambassadeur, nous interpelle tous et interpelle en particulier le gouvernement congolais et la communauté internationale sur les guères, des barbaries à répétition et sans pardon à l’Est de la RDC. Elle interpelle la communauté internationale, qu’il existe depuis longtemps les oubliés de la terre qui crient secours mais personne ne veulent les écouter. Aude là de la mort de l’ambassadeur si alarmante, les images qui défilent sont celles de nos frères maltraités jour et nuit comme des
agneaux qui se sont laissé amener à l’abattoir9, qui criaient et les puissants ne voulaient pas
les entendre. Si nous aurions été prévoyants, par une force commune de notre armé, de l’armé onusienne et vigilant, conscients de notre rôle en tant que maintient de la paix et de notre responsabilité en tant que gouvernants, des telles morts n’auraient pas eu lieu, une telle mort n’aurait pas eu lieu.
La mort tragique, alarmante et révélatrice de l’ambassadeur et ses compagnons.
Avec sa charge diplomatique et dans son souci d’aider nos compatriotes de RUTSHURU, son cortège était tombé dans une embuscade des six assaillants. Trois personnes tués, d’autres enlevés mais récupérés par le FARDC après intervention. Mais « tout se passe comme si ces
explications, dans leur imbroglio et agitation contradictoire, épaississait plus encore l’énigme 8Kä Mana , « Décrypter la tragédie de Beni pour penser le conditions d’une paix heureuse dans la région de Grands Lacs » in Regards croisés, N°33, Goma Pole Institute, 2016, p.11
9 Jean A., « L’Africain dionysiaque et apollinien » in Cahier de l’IREA, Harmattan, 2016, N°5, p.14
des crimes commis de jour comme de nuit au nez et à la barbe de l’armée congolaise et de la MONUSCO »10. Les fils et filles du Congo-Kinshasa et particulièrement ceux de l’Est, sont profondément touchés par cette mort de l’ambassadeur. C’est une mort qui peut si nous le voulons, apporter les solutions aux tragédies qui se passent à l’Est de la RDC, et dans d’autres coins du pays. C’est dans ce sens que, la barbarie et la sauvagerie que ces guerres et ces conflits manifestent, l’ancienne Secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, les considère comme ce qu’elle a vu « de pire dans le monde »11. C’est une mort alarmante, qui crie, dans des radios, des réseaux sociaux et des télévisions qui, peut nous conduire si, nous le voulons, une paix durable. C’est une occasion qui peut réveiller la communauté internationale, le gouvernement et la Monusco, chacun de son coté, à prendre ses responsabilité. C’est une mort qui défile en nous les images des personnes tuées, assassinés, égorgées, éventrées dans la province du Nord-Kivu et plus particulièrement à BENI, en Ituri et dans d’autres coins du pays. C’est en bref, une mort qui a comme arrière fond dans nos mémoires : les oubliés de la terre.
Profil d’un oublié de la terre
Après l’avoir étranglé et torturé, roué de coups, ils s’en allèrent, le laissant mort, dans un caniveau.12Nous étions tous dans la stupéfaction, devant ce corps contrefait, déformé, laid, disgracieux, horrible, hideux et repoussant. Nous étions restés sans voix13. Voilà le visage d’un oublié de la terre et ou de celui que Fanon appelle « damné de la terre ». C’est le visage de ces familles des orphelins qui crient au secours dans les radios et les télévisions mais que personne n’écoutent. C’est le visage de cette province qui traverse les tragédies et les rébellions depuis des décennies, qui a crié au secours vers la communauté internationale et vers les gouvernants mais dont les fruits n’ont pas donné la promesse des fleurs. Les visages défigurés sont ces jeunes enrôlés dans des groupes armés et dont leur avenir reste incertain.
Ce sont ces femmes et ces filles violées, ces personnes égorgées comme des moutons, ces parents humiliés devants leurs enfants. Comme le dirait Voltaire : « Nous sommes des victimes condamnés à la mort ; nous ressemblons aux moutons qui bêlent, qui jouent, qui bondissent en attendant qu’on les égorge… »14. C’est l’image de ces personnes rejetées par ce principe pessimiste de Jean Paul Sartre : «L’autre c’est l’enfer ». C’est pour quoi, « nous avons été saisis d’épouvante à sa vue, car il n’avait plus figure humaine, et son apparence n’était plus celle d’homme »15. C’est l’image du Nord-Kivu hier et aujourd’hui.
Les bons discours sans action d’un père protecteur de la famille.
Autour des massacres, des tueries qui sévissent les citoyens de l’Est, se formulent des très bons discours des autorités politiques et gouvernementales. Nous attendions souvent ce
discours : « Les groupés armés qui font régner l’insécurité à l’Est de la RDC depuis des années 90 devraient être neutralisés. En d’autres termes, grâce à la police, et une armée efficace, « l’autorité de l’État » serait restaurée dans l’Est de la RDC et la mission des nations unies au Congo (Monusco) et le cortège des ONG internationales qui l’accompagnent n’aurait plus de raison d’être et quitteraient la RDC. »16. Ces discours annoncent parfois comme l’Aurore17, des nouveau temps comme si demain sera meilleur. Nous attendons souvent cette aurore annoncée dans des discours mais en vain. Visiblement, les effets de ces discours ne se font pas sentir sur terrain. L’humiliation de l’ordre politique par des assaillants se manifeste toujours derrières des discours promettant des autorités politiques congolaises. Or, « quand
l’ordre politique est perçu globalement comme un ordre d’humiliation, l’appel aux carnages et aux massacres n’est pas loin »18. C’est dans ce sens que le professeur Ka mana pense que « Si la région des Grands Lacs est devenue terre de génocides, d’exterminations massives de populations, d’épurations ethniques et de profanations des vagins dans de viols à grande échelle où la vie est détruite par toutes les techniques de dévalorisation des êtres, c’est dans les tissus mêmes des politiques menées que réside le fond du problème »19. C’est pour quoi,
« les guerres dans l’Est du pays exigent un autre discours :la recherche de nouvelles forces sur lesquelles peut être fondée une paix durable et un développement solidaire »20. Les discours politiques devront alors impliquer les réactions à des actions inhumaines des groupes armés. Ils devront également apporter des véritables solutions face aux souffrances et à la misère des peuples. Si « les animaux même et les troupeaux ont des chefs qui les conduisent les abeilles ont leurs rois,… »21, alors nous devons avoir aussi des gouvernants qui veillent véritablement à la protection et à la sécurité du peuple congolais en général et en particulier celui de l’Est de la RDC.
Les conditions de possibilité d’une paix durable en RDC
Prendre conscience d’une situation dans les problèmes qui s’y posent, des enjeux qui s’y cachent et des solutions possibles à envisager, c’est le premier pas pour gérer intelligemment cette situation et l’assumer de manière féconde22. Une paix sera possible si les acteurs internationaux, les agents de maintien de paix, la communauté internationale et le gouvernement congolais se mettent ensemble dans un dialogue sincère et non cynique, sans publicité « des bonimenteurs de foire et des flibustiers de la propagande »23 pour apporter une paix à l’Est de la RDC. Elle sera également possible si dès maintenant, le gouvernement, l’armée cessent de cajoler l’ennemi, si les gouvernants prennent conscience de leur responsabilité sur son peuple. Le professeur Ka mana donne à ce sujet, cinq conditions24 pour changer le visage défiguré de l’Est pour une communauté de destin et de paix durable.
La première exigence, c’est la construction d’une volonté de changer les choses à travers un travail éducatif dans toutes les couches sociales que l’on doit mobiliser pour créer et promouvoir un nouveau génie créateur qui décide de rompre avec toutes pathologies débilitantes et fragilisantes(…)A l’Est de la RDC, la rupture avec les pathologies de l’inconscient, de la conscience et du mental passe par l’éducation de la volonté : la capacité de susciter partout des choix nouveaux pour une société nouvelle. La deuxième exigence est la conversion du regard(…)
A l’Est de la RDC, l’imaginaire est conditionné à voir le négatif et il s’y emprisonne en grossissant ce qui ne va pas, tout le négatif et tout le côté destructeur des choses. Il faut une éducation du regard pour qu’il voie le positif, qu’il décèle les potentialités créatrices qui peut faire émerger de nouvelles possibilités d’être. La troisième exigence, c’est l’éducation de la parole, du langage, de la manière dont on parle de la situation dans laquelle on se trouve(…)
A l’Est de la RDC, le langage est enfermé dans l’esprit de destruction. Il ne peut donc pas créer ou construire à partir du désir du bien, seule base d’une résilience véritable dans une société qui a aujourd’hui besoin de devenir autre que ce qu’elle est, de libérer en elle un principe de renouveau fondamental pour autre chose. La quatrième exigence, c’est le souci de construire les actions collectives, selon le mot de Michel Séguier : les initiatives qui mettent les personnes ensemble autour des enjeux concrets du destin commun. Être ensemble, travailler ensemble et avancer ensemble dans la réalisation des ambitions communes pour le bonheur communautaire…
A l’est de la RDC, on a besoin d’une éducation qui valorise ce sens des actions collectives. La cinquième exigence, c’est la promotion des rêves communs et des utopies créatrices. Un peuple qui ne rêve plus de grandeur, de prospérité et de puissance devient esclave de ses propres pathologies et esclave des rêves des autres peuples chez lui. A l’Est de la RDC, l’activation des utopies de la paix est une dimension profonde de la résilience, mais il faut que ces utopies deviennent des réalités partagées, des énergies communautaires tendues vers l’avenir, dans des institutions éducatives qui poussent les personnes et les groupes à se dépasser constamment vers une nouvelle destinée.
Des telles actions seront possibles si le gouvernement mobilise toutes les énergies nécessaires pour non seulement sensibiliser l’armé, et d’autres aides extérieures mais aussi entreprendre des actions éducatives collectives de la jeunesse, dans la perspective et la nécessité de
travailler fortement pour l’unité et pour une véritable pacification de l’Est. En outre, l’urgence nécessite une prise de conscience politique : qu’il ya des larmes à essuyer, des réparations à faire, des orphelins à protéger, des familles à accompagner, des blessures intérieures qu’extérieures à soigner, d’une jeunesse à rééduquer ; « qu’il ya des immeubles à construire, des écoles à ouvrir, des routes à tracer, des taudis à démolir, des villes à faire surgir de terre, des hommes et des femmes, des enfants et des enfants à garnir de sourire…des pleurs à
sécher, des attitudes inhumaines à combattre…des hommes à humaniser »25. Car, « La
consolation la plus efficace, dans tout malheur, dans toute souffrance, c’est de tourner les yeux vers ceux qui sont encore plus malheureux que nous… »26. Bref : Qu’il ya des espoirs à restaurer.
CONCLUSION : Ce que le peuple veut.
Et parce ce que « nos esprits ont été profondément sensibles à toutes les virulences des haines, des stéréotypes, des instincts de violence qui gangrènent le Nord-Kivu et toute la Région des Grands Lacs »27, et étant donné que, « le passé pour lui est un passé cuisant.. »28dans lequel les enfants ont perdu les parents et des parents ont perdu des fils ; les filles et les femmes ont été violées et éventrées, la jeunesse a été traumatisée : Ce peuple, « ce qu’il espère, c’est de ne jamais plus souffrir, de ne plus jamais être face à face avec ce passé »29. Ce qu’il veut, c’est de ne plus voir le sang des innocents coulés sur leur sol, de voir les étrangers humiliés sur leur terre, de ne plus voir de telles tragédies sous la barbe de l’armé nationale et la Monusco. Ce que veut le peuple, c’est de recouvrer sa beauté, son vrai visage pour construire, éduquer et transformer dans cette perspective : Lui imprimer « des éclats d’imaginaire, des éclairs de poétiques, des visions de politique.. »30. Car « il n’y a pas de beauté dans les mémoires solitaires,…les épurations ethniques, la négation de l’autre… »31. Ainsi, « Lorsque disparaitra ce visage de « l’Est » dans son horreur, nous retiendrons sa sublimité, sa perfection, sa brillance, son charme et son élégance »32.
BENEKAMBA LUVU Emmanuel Étudiant-Chercheur en Philosophie Université officielle de Bukavu RDCongo/ Sud-Kivu benekambaluvu@gmail.com
+243973567161
Références Bibliographiques
I. OUVRAGES
1. Bible de la communauté Chrétienne, Traduite des textes originaux hébreux et grec par Bernard HURAULT, Louis HURAULT et Jean Van der MEERSCH, MÉDISPAUL, Kinshasa, 2OO1.
2. CAMUS. A, Le mythe de Sisyphe. Essai sur l’absurdité, Paris, Les Éditions
Gallimard(Électronique), 1942.
3. FANON, F., Les damnés de la terre, Paris, Maspero, 1968
4. FANON, F., Pour la Révolution Africaine, Paris, Maspero, 1969
5. KA MANA, L’Afrique notre projet, Yaoundé, Édition terroir-Pole Institute, 2012
6. KA MANA(Dir), Identités traumatiques et mémoires humiliées dans la Région des
Grands Lac, Goma, Pole Institute 2017
7. SCHOPENHAUE, A., Pensées et Fragments (Électronique), Trad. Par J.
BOURDEAU, Paris, ALCAN 1900
8. NIETZSCHE, F., Aurore, Trad. De Henri Albert (En ligne), Mercure de France, Paris
1901
II. ARTICLES DES REVUES
9. AKE, P., « L’Africain dionysiaque et apollinien » in Cahier de l’IREA, Harmattan,
2016, N°5, p.14.
10. Kä Mana , « Décrypter la tragédie de Beni pour penser le conditions d’une paix heureuse dans la région de Grands Lacs » in Regards croisés, N°33, Goma Pole Institute, 2017.
11. SEMATUMBA, O.,« Beni, un piège sans fin ? » in Regards croisés. N°33. Goma, Pole Institute, 2017
12. VIRCOULON, T., « L’État de l’État » in Gouvernance et Refondation de l’État en
République Démocratique du Congo, Goma, Pole Institute 2012
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Nous avons pris ces mots dans la collection ‘’regards croisés ‘’N°33 de pole Institute. Lire à ce sujet : Beni
L’enfer vécu par des « oubliés de la terre », couverture du livreGoma, Pole Institute, Mars 2017
3 Albert, C., Le mythe de Sisyphe. Essai sur l’absurdité, Paris, Les Éditions Gallimard(Électronique), 1942, p.14.
Pour Albert Camus, le sens de la vie est la plus pressante des questions, ainsi « juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie ». Ainsi, le terme d’absurdité Chez Albert Camus, signifie que l’homme est dépassé par les situations de la vie, par les souffrances et trouve que la vie n’a pas de sens. Pour le philosophe, c’est avouer qu’on est dépassé par la vie ou qu’on ne la comprend pas. L’homme crie au secours du monde mais le monde ne répond pas.
4 Nous faisons ici références d’une collection produite par Pole Institute Goma, publié en mars 2017, sous le
titre pertinent : Beni, l’enfer vécu par les oubliés de terre. Le préfacier Onesphore SEMATUBMBA, révèle les tragédies, les barbaries et les tueries qui se sont passées, qui se passent et qui se passeront au Nord-Kivu si les gouvernements ne se réveillent pas pour prendre sa responsabilité. C’est pour quoi, la responsabilité du gouvernement congolais est de prendre ses responsabilités aujourd’hui et maintenant.
5 Frantz , F., Les damnés de la terre, Paris, Maspero, 1968
6 Onesphore S., « Beni, un piège sans fin ? » in Regards croisés. N°33. Goma, Pole Institute, p.7 2017
7Nous faisons allusions à nos combattants qui ont laissé, qui laissent et qui laisseront leur vie sur le champ de combat. Les uns on été pour nous un modèle de paix, le colonel MAMADOU et le général BAUMA. Ils ont fait preuve d’un esprit loyal pour paix, la sécurité à l’Est de la RDC. Hommage.
8Kä Mana , « Décrypter la tragédie de Beni pour penser le conditions d’une paix heureuse dans la région de
Grands Lacs » in Regards croisés, N°33, Goma Pole Institute, 2016, p.11
9 Jean A., « L’Africain dionysiaque et apollinien » in Cahier de l’IREA, Harmattan, 2016, N°5, p.14
11 Idem(Dir), Identités traumatiques et mémoires humiliées dans la Région des Grands Lacs
Construire, Goma, Pole Institute 2017, p. 19
12 Luc 10,29-37
13 Jean, A., Op.cit, p.13
14 Voltaire cité par BOUUDAU(Traducteur) dans « « Pensées et Fragments (Électronique), Trad. Par J.
BOURDEAU, Paris, ALCAN 1900, p.53
15 Isaïe 52,1
Institute 2012 p, 137
17 FREDERIC, N., Aurore, Trad. De Henri Albert (En ligne), Mercure de France, Paris 1901, p.2
L’Aurore de qui compare la souffrance avec un homme travaillant durant toute la nuit en ceci : « un homme qui
perce, creuse et ronge. On verra, en admettant que l’on ait des yeux pour un tel travail des profondeurs
, comme il s’avance lentement, avec circonspection et une douce inflexibilité, sans que l’on devine trop la misère qu’apporte avec elle toute longue privation d’air et de lumière ; on pourrait presque le croire heureux de son travail obscur . Ne semble-t-il pas que quelque foi le conduise, que quelque consolation le dédommage ? Qu’il veuille peut-être avoir une longue obscurité pour lui, des choses qui lui soient propres, des choses incompréhensibles, cachées, énigmatiques, parce qu’il sait ce qu’il aura en retour : son matin à lui, sa propre rédemption, sa propre aurore ? ».
18Kä Mana, « Décrypter la tragédie de Beni pour penser le conditions d’une paix heureuse dans la région de
Grands Lacs » in Regards croisés, N°33, Goma Pole Institute, 2016, p.20
19 Ibidem, p.20
20 Idem, Identités traumatiques et mémoires humiliées dans la Région des Grands Lacs Construire, Goma, Pole
Institute 2017, p.70
21 ARTHUR, S., Pensées et Fragments (Électronique) ,Trad. Par J. BOURDEAU , Paris, ALCAN 1900,p.23
22 Kä Mana, Op.cit p.167
24 Idem, Identités traumatiques et mémoires humiliées dans la Région des Grands Lacs Construire, Goma, Pole
Institute 2017, pp 170-174
26 ARTHUR, S., Op.cit, p.53
27 Kä Mana, Op.cit p.25
28 Frantz, F., Op.cit, p.9
29 Ibidem, p.9
30 Éduard et Patrick cité par AKe Patrice dans « L’Africain dionysiaque et apollinien » in Cahier de l’IREA, Harmattan, 2016, N°5, p.14
31 Ibidem, p.16
32 J. AKE, Op.cit, p.16