L’Assemblée nationale congolaise devrait programmer dans les prochains jours la séance plénière qui va décider de la mise en accusation ou non de John Ntumba, ministre de l’Enseignement professionnel et proche de Vital Kamerhe. Le procureur général près la cour de cassation l’accuse d’avoir détourné, alors qu’il était membre du comité de suivi du programme d’urgence du chef de l’État, un peu plus d’1,3 million de dollars.
D’abord, si le ministre en charge de la formation professionnelle John Ntumba est susceptible d’être mis en accusation, c’est bien dans le cadre de la même enquête que Vital Kamerhe, le dossier des maisons préfabriquées.
Selon les réquisitions du procureur, que RFI a pu consulter, « M. John Ntumba, alors membre du comité de suivi, a perçu le 18 juillet 2019 auprès du comptable principal de la présidence 1 342 180 dollars destiné au comité de suivi. » Selon les proches du ministre, cette somme a servi à payer des frais administratifs pour débloquer 167 containers arrivés à Matadi et permettre d’ériger des maisons préfabriquées au camp militaire Kokolo.
Détournement de fonds
Mais le procureur n’a pas cru à cette version : la destination donnée à cette somme, toujours selon ses réquisitions, reste à déterminer. C’est pour avoir tenté de justifier l’usage de ce montant que Jeannot Muhima, chargé du service import/export de la présidence, partage aujourd’hui le banc des accusés avec Vital Kamerhe.
Aucune autre charge n’a été retenue contre le ministre Ntumba à ce stade, mais le gouverneur du Kasaï Central, Martin Kabuya, l’accuse d’avoir également détourné l’argent du « programme des 100 jours » destiné à sa province.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, John Ntumba a acquis au moins une résidence à Kananga sur un terrain de 2 000 mètres carrés. Pour les proches du ministre, on ne peut pas lui reprocher cet achat au vu du volume d’affaires que John Ntumba menait avant ses prises de fonction.
RFI