La fin d’un argumentaire mensonger soutenant un système de prédation et criminel est bien. Paul Kagame et son système sont bien aux abois déjà face à une diplomatie congolaise qui a réussit à rétablir, petit à petit, la vérité sur les faits dans l’Est de la République démocratique du Congo. Et le rapport des experts des Nations unies, tel un clou bien enfoncé met à nu l’entreprise criminelle de Kigali tant dénoncée par Kinshasa. Dorénavant, il va être de plus en plus difficile pour le Rwanda de camper sur son déni d’ingérence dans le Nord-Kivu dès lors que les conclusions du rapport des experts des Nations unies, publiées, jeudi 22 décembre, sont en effet sans équivoques. Les cinq enquêteurs assurent avoir « trouvé des preuves substantielles de l’intervention directe des forces de défense rwandaises sur le territoire de la RDC, notamment pour renforcer le Mouvement du 23 mars. Le discours de Félix Tshisekedi a donc tout son fondement. Le Rwanda a bel et bien agressé la RDC. Du côté, du gouvernement congolais, l’on salue la publication de ce document et l’on encourage le Conseil de sécurité de l’ONU à en tirer toutes les conséquences.
La République démocratique du Congo est bel et bien victime de l’agression du Rwanda qui n’a cessé d’apporter son soutien aux terroristes du M23. C’est ce que confirme le rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la sécurité dans l’Est qui venait d’être publié.
D’après ce rapport, l’armée rwandaise a fourni des armes, des munitions et des uniformes au groupe M23 dans le cadre d’opérations militaires menées à l’Est du pays, au moins entre novembre 2021 et octobre 2022, précise l’ONU.
Et pour étayer ces conclusions, les experts mettent en évidence des photos et des vidéos de combattants du M23 portant des gilets pare-balles et de l’équipement militaire neuf. Des images de drones montrent également la circulation d’artillerie, de munitions et de nouvelles recrues aux points contrôlés par le M23 aux frontières avec le Rwanda et l’Ouganda.
Et parlant de l’Ouganda qui mène pourtant les opérations conjointes avec la RDC contre les ADF, les experts pointent également le rôle de Kampala auprès du M23. D’après eux, l’Ouganda a laissé avancer librement les éléments du M23 à sa frontière avec la RDC. Selon le document onusien, ils sont passées « sans entraves » par l’Ouganda lors de leur conquête de la ville frontalière de Bunagana, prise en juin 2022. Deux semaines avant l’attaque de Bunagana, la base congolaise de Rumangabo était sous les tirs d’obus et d’armes automatiques. « Le M23 et les soldats rwandais ont conjointement attaqué », affirment les enquêteurs, ajoutant que des colonnes rwandaises de 900 à 1000 hommes « ont coupé la RN12 pendant des jours et attaqué, puis délogé les FARDC de leurs positions ».
Dans le fond, c’est une enquête qui va véritablement à l’encontre de la position officielle du Rwanda, qui a toujours nié les accusations du gouvernement congolais d’un prétendu soutien de son armée au M23 ainsi que la présence de ses troupes dans l’Est de la RDC. De même que le M23 a toujours nié recevoir un soutien rwandais.
Du côté du gouvernement congolais, le Conseil de sécurité de l’ONU doit en tirer toutes les conséquences : « C’est l’occasion de prier aux instances des Nations unies de soumettre ce rapport à discussion pour que les conséquences puissent être tirées parce qu’il est avéré que le Rwanda a agressé la RDC. Et que dans ce contexte des crimes ont été commis que nous avons déjà bien préalablement documentés dans le livre blanc publié. Il est important que le Conseil de sécurité continue d’utiliser davantage des moyens en sa disposition pour faire davantage de pressions sur le Rwanda pour qu’on s’assure que les conclusions du mini-sommet de Luanda qui sert de boussole pour le retour de la paix dans cette partie du pays soit entièrement accepté entièrement… »
Ci-dessous la réaction du Gouvernement de la RDC :
MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION ET MÉDIAS
COMMUNIQUÉ OFFICIEL
Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo salue la publication du Rapport du Groupe d’Experts de l’ONU confirmant l’agression rwandaise contre son territoire et encourage le Conseil de Sécurité à en tirer les conséquences qui s’imposent.
Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo salue la publication, ce 29 décembre 2022, du Rapport du Groupe d’Experts des Nations Unies sur la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo, répondant ainsi à sa demande introduite au mois d’août 2022.
La publication de ce Rapport attendu depuis plusieurs mois vient confirmer ce qui a déjà été décrié et documenté, particulièrement cristallisé dans le Livre Blanc publié le 10 décembre 2022 par le Gouvernement Congolais sur l’agression avérée de la République Démocratique du Congo par le Rwanda et les crimes internationaux commis dans ce contexte par l’armée rwandaise et les terroristes M23. Cet acte du Conseil de Sécurité met fin aux mensonges et manipulation distillés depuis plusieurs mois par le Gouvernement rwandais abusant de la bonne foi de l’opinion internationale.
Au regard de la gravité des faits dénoncés et de la reconnaissance unanime de ces crimes odieux par la Communauté Internationale, le Gouvernement Congolais renouvelle sa demande d’examen, toutes affaires cessantes, de ce Rapport par le Conseil de Sécurité afin de tirer toutes les conséquences qui s’imposent notamment en sanctionnant le Rwanda pour son agression et les auteurs des faits incriminés (crimes d’agression, crimes de guerre, crimes de génocide, crimes contre l’humanité et plusieurs actes d’écocide) pour que justice et réparation soient faites.
Dans le même sens, le Gouvernement de la République encourage le Conseil de Sécurité des Nations Unies à user de toutes les mesures susceptibles de contraindre les autorités rwandaises à œuvrer, comme la République Démocratique Congo, à la mise en œuvre du chronogramme établi par le Mini-Sommet de Luanda le 23 novembre 2022 afin de mettre définitivement fin, sans délai et sans condition, à l’agression et à l’insécurité dans la province du Nord-Kivu.
Enfin, le Gouvernement la République Démocratique du Congo renouvelle son attachement et son engagement à l’instauration d’une paix et d’une stabilité durables dans la région des Grands-Lacs.
Fait à Kinshasa, le 31 décembre 2022
LP