Le rapprochement entre Kinshasa et Le Caire, qui avait été initié lors de la rencontre en janvier 2020 entre le président Félix Tshisekedi et son homologue égyptien Abdelfattah al-Sissi, a porté ses fruits.
En amont de la visite du chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi au Caire, où il est arrivé hier, 1er février, le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) a validé ces derniers jours une série de projets dans les infrastructures et l’électricité. Les entreprises égyptiennes investies dans ce dossier vont se partager plusieurs marchés, pour la plupart situés dans le Kasaï Oriental (la province d’origine de la famille Tshisekedi), et dont le montant total avoisine les 840 millions de dollars.
Le plus important de ces contrats concerne un projet de fibre optique, qui doit être assuré par le groupe Benya Holding. L’offre déposée par cette société s’élève à environ 480 millions de dollars, et doit permettre la réalisation de 16 000 km de lignes dans l’ensemble du territoire congolais. Le géant du BTP Samcrete Engineers & Contractors récupère pour sa part deux marchés majeurs : celui de la route reliant sur 188 km Mbuji-Mayi, la capitale du Kasaï Oriental, à Kananga, dans le Kasaï Central ; et celui des 30 km sur le tronçon Ndomba-RN1 (Kasaï Oriental). Le coût des travaux du premier projet est estimé à 302 millions de dollars, tandis que le second s’élève à environ 30 millions de dollars.
John Kanyoni à la manœuvre
L’autre grand gagnant du rapprochement entre les deux pays, initié lors de la rencontre entre Félix Tshisekedi et son homologue égyptien Abdelfattah al-Sissi en janvier 2020, est l’entreprise de BTP Hassan Allam Construction (HAC). Associée à son compatriote Power Generation Engineering and Services Company (PGESCO), HAC a remporté le marché pour la construction d’une centrale photovoltaïque à Tshikapa (Kasaï Oriental), pour un coût de 17 millions de dollars. L’entreprise se voit également confier les travaux pour le port de Ndomba, pour environ 21,5 millions de dollars. En revanche, selon nos informations, le contrat pour la construction d’un barrage hydroélectrique de 50 MW à Tshipasa n’a pas encore été finalisé. C’est également le cas d’une usine de traitement des eaux à Mbuji-Mayi, dont l’investissement attendu s’élève à 51 millions de dollars.
Le financement de ces différents projets a fait l’objet de négociations en fin de semaine dernière au Caire. Côté congolais, celles-ci étaient conduites au nom du gouvernement – et plus précisément du ministre des postes et des télécoms Augustin Kibassa Maliba et du directeur du FPI Patrice Kitebi – par l’homme d’affaires et vice-président de la chambre des mines de la RDC, John Kanyoni. Ce dernier est l’initiateur de ces différents partenariats via Egyptian African Arab Co for Development (EGAAD), un consortium composé d’une dizaine de sociétés égyptiennes (dont Samcrete et Hassan Allam).
Comme l’avait souligné Africa Intelligence dans son édition du 25/09/20, plusieurs banques égyptiennes et émiraties ont manifesté leur intérêt pour participer à ces projets. Outre l’African Export-Import Bank (Afrexim Bank), qui pourrait prendre le lead du financement, on retrouve Emirates NBD, Commercial International Bank (CIB), Misr, EG Bank et GIG Egypt.
Africa Intelligence
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La ville de Tshikapa est dans la province du Kasaï et non du Kasaï Oriental selon le dernier découpage administratif en RDC. Merci de corriger.