Depuis que la sous-composante « Confessions religieuses » a gaspillé le dernier moratoire lui accordé par le président de l’Assemblée Nationale, Christophe Mboso Nkodia Mpwanga, et hypothéqué toute possibilité de consensus autour d’un candidat commun pour la présidence de la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante), on assiste à une inflation d’accusations et contre-accusations entre ministres de Dieu. Comme dans un théâtre animé par des comédiens amateurs, tout tourne autour des allégations de corruption pour lesquelles on commence même à citer des noms et à brandir des preuves que l’on dit « confidentielles », dont la primeur est réservée au bureau de l’Assemblée Nationale.
Comme si les six confessions religieuses d’une part et le tandem Cenco-ECC d’autre part s’étaient déjà préparés à l’impasse et au déballage, on ne se fait pas de cadeaux lors des sorties médiatiques des uns et des autres. Faut-il croire ou ne pas croire aux histoires de prise en charge de Dodo Kamba et consorts par un sponsor qui serait virtuellement « le pouvoir en place » pour obtenir leur vote en faveur de Denis Kadima pour la présidence de la Ceni, ou à la cagnotte de 100.000 dollars américains libérés par une main invisible au profit des délégués des églises catholiques et protestants en vue de bloquer ladite candidature ?
Difficile à savoir.
Qui a corrompu qui ? La lancinante interrogation reste cruellement sans réponse. Mais, à force de s’entre-accuser au sujet de l’argent sale qui aurait circulé dans leurs milieux dans le dossier du choix du futur président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, les ministres de Dieu poussent l’opinion publique à commencer à croire qu’il n’y aurait pas de fumée sans feu. Les observateurs sont même tentés de soupçonner ceux que l’on prenait pour de « saints hommes » de ne pas avoir le mains propres non seulement dans le dossier de Denis Kadima, mais aussi dans ceux passés, comme ceux de Ronsard Malonda, Corneille Nangaa, Daniel Ngoy Mulunda et feu abbé Apollinaire Malumalu I et II.
Que les langues commencent à se délier aujourd’hui au sujet du cas de corruption dans lequel seraient impliqués les «pro» comme les «anti» Kadima, selon le résultat attendu de leur supposé bailleur de fonds, incite l’homme de la rue à considérer le choix du président de la Ceni comme une affaire de gros sous entre « initiés ». Si tel est réellement le cas, que les uns et les autres aient le courage, d’étaler sur la place publique les preuves écrites ou audiovisuelles de leurs allégations, de manière à mettre fin aux spéculations de nature à éclabousser gratuitement des innocents.
Dans l’hypothèse où il ne s’agirait que d’accusations gratuites destinées à distraire l’opinion, l’on devrait désespérer de ceux qui revendiquent le statut de gagneurs d’âmes au profit du Créateur car au fond, ils sont comme tout le monde, à savoir de « pauvres pêcheurs». La conséquence de la légèreté avec laquelle ils s’affichent publiquement pour parler d’un sujet aussi sensible et déterminant que celui du prochain animateur principal de la Ceni est qu’ils sont en train de jeter leur propre crédibilité aux chiens.
Quelle que sera l’issue du bras de fer entre les « 6 » et les « 2 », il va rester dans la mémoire collective l’idée que les serviteurs de Dieu ne sont pas des modèles que l’on croit trouver derrière les soutanes.
Kimp/Lephare