La recrudescence des coups d’État militaires en Afrique inquiète les présidents africains. Who is next?
Au cours de l’année écoulée, l’Afrique a connu une recrudescence des coups d’État militaires et un recul marqué de la démocratie, avec des coups d’État dans au moins quatre pays.
Tchad, Guinée, Mali et Soudan – les militaires ont pris le pouvoir dans chacun de ces pays. Muhoozi Kainerugaba, le puissant fils du président ougandais Museveni , a rencontré samedi le président rwandais Paul Kagame à Kigali pour un réchauffement des relations entre les pays voisins après des années de tension et endiguer les effets domino de vagues de coups d ‘Etat militaires en Afrique.
Le Burkina Faso ressemblait déjà à ce qui pourrait être le prochain, le gouvernement du pays étant déstabilisé par une vague de violence islamiste qui s’est intensifiée ces dernières années dans le Sahel, la région semi-aride qui s’étend du Sénégal au Tchad sur le flanc sud du Sahara.

Les « effets domino » du Burkina Faso en RDC?
Les experts disent que les quatre coups d’État militaires réussis en Afrique en l’espace d’un an sont les plus importants depuis plus de 40 ans. Et dans certains cas, des citoyens frustrés par l’incompétence et la corruption du gouvernement, et désespérés de changement, ont exhorté les soldats à démanteler leurs propres démocraties.
Roch Marc Christian Kaboré, à la tête du Burkina Faso depuis 2015, a été renversé lundi par des militaires putschistes qui lui ont reproché son « incapacité » à empêcher la descente aux enfers de son pays miné par la violence djihadiste.
A Beni en RDC, Alors que les autorités provinciales avaient interdit toutes formes de manifestation dans la province du Nord-Kivu, plusieurs mouvements manifestent dans les rues de la commune de Mulekera pour dire non à l’État de siège, l’une de mesure prise par le Chef de l’État congolais Félix Tshisekedi pour lutter contre l’ ADF, ce mouvement islamiste affilié a l ‘état islamique.
L’ état de siège en Ituri s’enlise, le parlement ougandais s’interroge sur le budget des opérations de son armée en RDC.
En outre, les événements récents, comme la démission du premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, le 15 janvier, à la suite d’une prétendue descente à son domicile de Kinshasa par la Garde républicaine, démontrent les divisions grandissantes au sein du parti de Félix Tshisekedi. »Cela s’accompagne de risques élevés pour la chaîne d’approvisionnement en minerais utilisés dans l’industrie des batteries. Car il existe des préoccupations liées à la RDC concernant la stabilité politique, les problèmes de main-d’œuvre, la corruption et la transparence » , indique le rapport de Fitch.
Par ailleurs, la tension monte au sein du cabinet présidentiel congolais. Plusieurs observateurs accusent les proches de Tshisekedi venus de la diaspora de corruption et des activités de retrocommission des contrats miniers.
« Fatshi beton »? :
Les Véhicules blindés de Tshisekedi
Très actif en Ouganda, où il se fait appeler Idro Taban, l’homme d’affaires congolais Idi Tabani est le propriétaire de Golden Courts, la société congolaise ayant décroché le marché de 58 millions de dollars visant à renouveler la flotte automobile blindée du président Félix Tshisekedi. Si elle a été révélée mi-janvier dans la presse congolaise, son attribution « provisoire » date en réalité du 10 novembre dernier. Selon ce document signé de la main de Guylain Nyembo, le discret directeur de cabinet du chef de l’Etat, le marché conclu de gré à gré prévoit « la fourniture d’équipements spécialisés de sécurité, de véhicules et accessoires du charroi » de Félix Tshisekedi.
S’il est originaire d’Ituri, une province du nord-est de la RDC, Idi Tabani est davantage connu pour ses activités de l’autre côté de la frontière, en Ouganda. Il y dirige sept entreprises rassemblées dans KK Group of Companies. Outre un hôtel-restaurant nommé le Golden Courts Hotel – du même nom que la société attributaire du marché en RDC -, on y retrouve une société spécialisée dans les transports nommée KK Transporters, ainsi qu’une autre gérant une école française à Arua.
Son nom apparaît également au Soudan du Sud dans un rapport publié en 2020 par l’ONG américaine The Sentry. Se basant sur une enquête de la police fédérale australienne, elle révèle que l’une des sociétés d’Idi Tabani, Hoid Investments, a opéré un transfert d’argent suspect de 150 000 $ à une entreprise appartenant à Ngouth Oth Mai, le fils de l’ex-chef d’état-major de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) James Hoth Mai, et qui aurait servi à payer une propriété immobilière en Australie. The Sentry rapporte également que Loid Investments, une société appartenant en partie à Idi Tabani, est liée à la vente pour 38 millions de dollars d’une cargaison d’armes et de munitions au bénéfice de la SPLA.
Coco Kabwika via Africa Intelligence