La Société civile dans sa diversité dénonce l’exclusion des femmes sur les listes des candidats ministrables proposées par les partis et regroupements politiques, au Premier ministre, Sama Lukonde, dans le cadre de la formation du prochain gouvernement de l’Union sacrée de la nation.
Dans une interview accordée vendredi aux médias congolais, Kathy Kalanga, la coordonnatrice de cette organisation, a salué la décision courageuse du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, pour sa décision de retarder la publication du gouvernement Sama Lukonde pour exiger le respect du quota de 30% réservé aux femmes par les partis et regroupements politiques. « Nous exigeons aux chefs de partis politiques de respecter le quota de 30% réservé aux femmes ».
Journaliste : Quelle est votre réaction par rapport à la décision du chef de l’Etat de retarder la publication du gouvernement pour que les chefs des partis politiques respectent le quota de 30% réservé aux femmes sur leurs listes de candidats ministrables ?
Kathy Kalanga : C’est un sentiment de joie et nous saluons le courage du chef de l’Etat d’avoir fait observer le quota de 30% réservé aux femmes. C’est une très bonne chose, vous savez dans le temps, le feu président Mobutu disait « otumboli Mobutu, otumboli, ba mamans- entendez, qui s’en prend à la femme, touche à la prunelle de l’oeil de Mobutu » et cette fois-ci, je crois que le chef de l’Etat a compris qu’il a fallu qu’on mette les femmes en avant-plan parce que ce sont elles qui donnent la vie, elles doivent la gérer et surtout veiller sur cette vie pour la famille et pour les pays.

Journaliste : Quel est votre message aux chefs de partis et regroupements politiques ?
Kathy Kalanga : Oui, la Constitution parle de la mise en œuvre de la parité et nous supposons qu’il y a des partis ou regroupements politiques qui peuvent présenter 50% de femmes sur leurs listes. Et nous allons les applaudir d’autant plus que lorsque nous allons à l’école, les filles et les garçons, de fois même les filles réussissent plus que les garçons. Je ne sais pas si les diplômes ont des sexes. Mais un diplôme reste un diplôme, ça veut dire que ce sont des discours qui ne peuvent plus tenir aujourd’hui, parce que nous devons parler en termes de l’homme avec grand « H » et surtout de ternir compte de l’expertise et l’expérience que la personne amène pour construire le pays. Je voulais en profiter pour demander au chef de l’État et au Premier ministre de tenir compte de l’expertise et nous en trouvons aussi dans la société civile. Nous demandons que la société civile soit représentée dans tous les postes de prise de décisions parce que toutes ces personnes sont de gens de terrain, qui travaillent, qui ont de l’expertise et doivent être utilisées pour la reconstruction de notre pays.
Journaliste : En ce qui concerne la représentativité de la femme, la Constitution insiste sur la parité. Qu’en pensez-vous ?
Kathy Kalanga : Nous mettons en garde les chefs de partis et regroupements politiques. Ils doivent respecter le quota de 30% reservé aux femmes. Ils ont été élus par les femmes. Et nous constatons que les femmes sont souvent utilisées dans des partis ou regroupements politiques pour des fins bien déterminées. S’il faut mobiliser ou faire des déclarations les femmes sont là, mais pour accorder les postes de responsabilité, on les oublie. Il faudra à tout prix que les femmes soient reprises sur les listes des ministrables à raison de 30 % ou plus.

Journaliste : Nous apprenons qu’il y a une marche ce samedi ?
Kathy Kalanga : Pour la marche, je voudrais lancer un appel à toutes les femmes qui ont suivi, à travers les réseaux sociaux, les images de cette femme morte, en train d’allaiter le bébé. Les hommes doivent savoir qu’ils sont nés de femmes. Cette femme qui donne la vie, il faut qu’on la respecte, la considère et la chérire parce qu’elle est en train de souffrir. C’est elle la première victime de la guerre, à être violée, violentée. Nous devons y veiller pour qu’elle soit vraiment protégée et qu’elle puisse avoir tout ce qu’il faut dans la vie pour être bien et servir son pays.
Propos recueillis Dan Kalala Kalambay d’Ouraganfm