Le gouvernement congolais à travers son projet de loi de finances exercice 2022 présenté à l’assemblé nationale prévoit une augmentation de 22 % soit environ 372 millions de dollars du budget du ministère de la défense. Cependant cette hausse risque d’être largement insuffisante pour financer les opérations militaires dans les deux provinces de l’Est du pays, le Nord-Kivu et l’Ituri, où l’état de siège a été déclaré.
L’Armée congolaise est confrontée à des multiples problèmes logistiques entre autres, sa flotte aérienne.
En 2017, la RDC ne possédait que cinq hélicoptères Bell, qui constituaient l’essentiel de sa force aérienne opérationnelle, alors que plusieurs requièrent des opérations de maintenance. En outre il y a les MI-8 et les deux MI-24 qui est un hélicoptère d’attaque soviétique du constructeur Mil avec une capacité de transport léger. Tout comme les quatre avions SU-25 dont dispose l’armée congolaise.
Crash et pannes
Un hélicoptère, immatriculé BELL 205 9 T HB 3 qui avait à son bord trois membres, avait connu un crash le 28 décembre 2020 dans le village Bekeni Kondolole, situé au PK 174. Un autre hélicoptère, immatriculé BELL 205 9 T HB 8, parti en mission d’évacuation sanitaire au secours du premier, est lui aussi tombé le 30 décembre 2020 dans une concession forestière située dans le village de Babakolo, à 59 Km de Kisangani.
Depuis sept ans, un hélicoptère MI-8 peint aux armes des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) était bloqué sur un tarmac dans l’émirat de Sharjah (Emirats arabes unis). Utilisé par l’état-major pour mener des évacuations d’urgence, notamment dans les zones inaccessibles de l’est du Congo, l’appareil a été envoyé aux Emirats pour maintenance en 2014, mais l’Etat congolais n’a jamais acquitté la facture réclamée par le prestataire, qui s’élève à 2,2 millions d’euros. Au terme de multiples procédures, ce dernier a finalement pris le contrôle de l’appareil il y a quelques semaines.
Au terme d’un litige de sept ans avec l’opérateur chargé de sa maintenance, le ministère congolais de la défense a définitivement perdu le contrôle de l’hélicoptère MI-8 qui lui servait d’ambulance.
La perte de cet hélicoptère anéantie la flotte des FARDC, dont l’essentiel des appareils est actuellement cloué au sol, faute d’entretien. Outre le MI-8 dont elle vient de perdre le contrôle, la RDC possède cinq hélicoptères Bell, qui constituent à ce jour l’essentiel de sa force aérienne opérationnelle, tout comme les quatre avions SU-25 dont dispose l’armée congolaise.
AAL Group le prestataire en question, est une société discrète et spécialisée dans la remise en état d’hélicoptères russes en compétition sur le continent africain avec le russe Rosoboronexport.
Cette hausse du budget intervient dans un contexte sensible pour les Forces armées de la RDC (FARDC), qui sont engagées depuis mai 2021 dans les opérations liées à l’instauration de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Les dépenses allouées à cet effet dans le projet de loi de finances pour 2022 sont de seulement 1,1 million de dollars de crédits pour la troisième zone de défense concernée par cet état de siège.
Si un peu plus de 54 millions de dollars ont été versés au total au titre de l’état de siège, on est encore loin des prétentions initiales formulées par les FARDC, qui réclamaient 592 millions de dollars – soit près du double du budget de leur ministère de tutelle.
Coco Kabwika