RDC : Lititi mboka, il y a 30 ans, le drame des étudiants de Lubumbashi provoquait une crise entre Zaïre et Belgique

Mo Mbonda ya Gécamine

A l’époque, le pays s’appelait encore Zaïre. A Lubumbashi, dans la province du Shaba, une expédition punitive va être menée dans la nuit du 11 au 12 mai 1990 contre des étudiants de l’université. Le gouvernement dira que les violences ont fait un mort et trente blessés. Pour la presse belge, et des ONG comme Amnesty, ce sont plutôt des dizaines de victimes qu’il faut déplorer. Ce sera le massacre de Lubumbashi. Que s’est-il passé sur le campus ? Les éléments sont flous, et les tenants et aboutissants mystérieux (lire ainsi cet article du Soir).

Ces incidents et l’écho qui en avait été donné à l’étranger – certaines sources avaient fait état de cinquante, voire de cent et même 500 morts – ont provoqué des remous. Des sources sur place parlent d’une opération venant de l’Etat et du président Mobutu, visant à empêcher la contestation étudiante qui commençait à monter. Les événements avaient conduit le gouvernement belge, dirigé à l’époque par Wilfried Martens, à exiger la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale. En représailles, le président zaïrois Mobutu Sese Seko avait renvoyé les coopérants belges, entraînant la fin de la coopération structurelle entre Bruxelles et Kinshasa (les critiques venant du Zaïre s’étaient aussi portées sur le ministre des Affaires étrangères Mark Eyskens, commele Soir l’écrivait à l’époque).

Bien des années après, la tension restera palpable. Ainsi, en 2008, un ancien responsable zaïrois du Katanga a déclaré qu’il n’y avait eu aucun massacre. Il ne déplorait qu’une victime, qui avait fait une chute. En cause, des affrontements entre factions étudiantes. Les relations entre Belgique et RDC ne se sont apaisées qu’à partir de la fin des années 2000. Une autre crise diplomatique surviendra au sujet du report des élections, en 2018. Depuis, à Lubumbashi, le consulat est à nouveau ouvert.

RTBF

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