L’ancien directeur de cabinet de l’ex-président de la République pense que rien n’interdit à Joseph Kabila de se représenter à la présidentielle de 2023. Mais lui-même devra se décider. Il l’a fait savoir le vendredi 18 mars, sur le plateau du Journal Afrique de Tv5 Monde.
L’ancien coordonnateur du Front commun pour le Congo (FCC) a répondu à toutes les questions au sujet de la famille politique de Joseph Kabila mais aussi de son avenir sur la scène politique de la République démocratique du Congo.
« Joseph Kabila a joué le jeu de la démocratie pour l’avoir réhabilitée jusqu’au bout. Il a permis l’alternance pacifique. Même si on en attend des dividendes, mais en même temps, en quittant le pouvoir à 47 ans, il est resté un acteur politique majeur. Il a une famille politique avec laquelle il faudra compter dans toutes les échéances à venir. Donc, à 50 ans, je crois qu’il n’a pas pris sa retraite. Toujours est-il que pour le moment, il travaille à solidifier sa famille [politique]…», a déclaré Néhémie Mwilanya.
Quant à savoir si Joseph Kabila sera candidat à la présidentielle de 2023, cet élu national du territoire de Fizi, dans le Sud-Kivu, pense que la loi ne l’interdit pas. « Ce qui est sûr, rien ne le lui interdit. Le moment venu avec sa famille politique, évidemment lui-même devra se décider, et ensuite, démocratiquement, au sein de sa famille politique des options seront levées. Mais tout cela sera dans le cadre d’un processus électoral corrigé parce que pour le moment, il est totalement biaisé. Et nous ne nous voyons pas poursuivre notre action dans ce cadre là. A moins qu’il y ait des correctifs tout à fait évidents ! », a-t-il fait savoir.
L’ancienne première dame Marie-Olive Lembe et la sœur jumelle de Joseph Kabila, Jaynet Kabila, ont fait récemment des sorties publiques dans le cadre des activités de la journée du 8 mars à Kalemie. Elles ont annoncé la volonté de Joseph Kabila de revenir au pouvoir. Selon Olive Lembe, son épouse, Joseph Kabila est encore jeune et peut encore offrir beaucoup de choses à la RDC. Il a appris de ses erreurs et voudra parachever l’œuvre qu’il avait commencée. Sur ce sujet, Néhémie Mwilanya ne perçoit pas ces actions comme une campagne électorale de la part de sa famille politique. Pour parler de la campagne électorale, il faut parler du processus électoral, pense l’ancien coordonnateur du FCC, estimant que ce processus « est très mal engagé aujourd’hui » en République démocratique du Congo. « Les juges électoraux, la CENI au premier niveau et au second degré, la Cour constitutionnelle, vous savez qu’ils sont contestés, en tout cas par ma famille politique. », a-t-il rappelé.
Quant aux velléités de glissement du délai constitutionnel des élections, Néhémie condamne ces pratiques, rappelant que l’exigence du respect de ces délais est constitutionnelle. « Nous, nous contestons ce processus parce qu’il y a une démarche du fait accompli. Nous ne pouvons pas l’accepter parce que la première exigence est constitutionnelle, c’est le respect des délais. Ensuite, il faut rétablir la confiance et la confiance induit aussi le consensus qui est totalement absent de ce processus. Dans ce cadre, comment garantir la crédibilité des élections, comment en même temps garantir leur inclusivité ? Comment enfin garantir l’acceptation des résultats par toutes les parties prenantes ? Et c’est comme ça qu’on a l’impression qu’on pense beaucoup au pouvoir mais sans penser à l’avenir du pays. », a-t-il estimé.
Par ailleurs, Néhémie Mwilanya a balayé toutes les accusations de détournement de « Congo Hold-up » mais aussi de « Panama Papers » contre la famille biologique de l’ancien chef de l’État. Joseph Kabila lui-même s’était prononcé par le truchement de ses avocats en réfutant toutes ces allégations, réplique son ancien dircab. Ce dernier pense que la légitimité de ces ONG est « tout à fait douteuse ».
Dido Nsapu/Digital Congo