Le procès du meurtre de Rossy Mukendi Tshimanga, militant pro démocratie tué le 25 février 2018 par les forces de l’ordre, lors d’une manifestation contre un troisième mandat de Joseph Kabila à la tête de la République démocratique du Congo, s’est ouvert ce mardi 8 juin 202 à la Cour militaire de Kinshasa-Matete.
Étaient présents à ce procès, la principale inculpée, la commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso, et le brigadier en Chef, Tokis Kumbo. L’autre accusé, Kuya Bivuala, reste pour sa part, introuvable. Après plus d’une heure d’audience, la Cour a décidé de renvoyer l’affaire au 22 juin prochain sur demande de la partie civile. Celle-ci a sollicité et obtenu de la Cour cette remise, après que le ministère public ait soutenu que son office n’était jamais saisi de ce dossier.
D’après le ministère public, le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Matete, juridiction d’où est parti le dossier, n’a pas encore saisi son office de ce dossier, pour que lui à son tour, saisisse avec ce même dossier, la Cour militaire. Pour les avocats de la partie civile, le fait que le ministère public ait déclaré n’avoir pas été saisi du dossier, prouve à suffisance que l’affaire est traitée avec ” légèreté”.
” Un dossier ne peut pas s’égarer dans les pipelines entre le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Matete et la Cour militaire qui se trouve dans la même concession”, a fait savoir Me Richard Bondo. “La Cour ne nous avait pas notifié afin de comparaître à l’audience de ce jour. Nous nous sommes fait violence, séance tenante, pour ne serait-ce que prendre la parole pour faire observer à la Cour certaines irrégularités liées à la forme”, s’est plaint Arsène Tshimanga, frère de Rossy.
La commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso est inculpée du meurtre de l’activiste Rossy Mukendi tué le 25 février 2018 par balle à la paroise catholique Saint Benoît (Lemba). C’était lors d’une marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) pour réclamer le départ de Joseph Kabila et l’organisation d’élections crédibles. Depuis, sa famille réclame justice.
CNTV