Les autorités de la République démocratique du Congo doivent assurer la sécurité des journalistes Stanis Bujakera, Steve Wembi et John Lungila et enquêter sur les menaces proférées à leur encontre, a déclaré lundi le Comité pour la protection des journalistes.
Depuis le lundi 30 mai, Bujakera, journaliste du site d’information privé Jeune Afrique basé en France , Reuters, et du site congolais en ligne actualité.cd, Lungila, journaliste de la chaîne locale privée Educ TV, et Wembi, journaliste indépendant journaliste, ont reçu à plusieurs reprises des menaces , y compris de mort, et des insultes via les réseaux sociaux et des appels téléphoniques les accusant de soutenir le Rwanda dans le cadre du conflit dans l’est de la RDC, ont-ils déclaré au CPJ lors d’entretiens via l’application de messagerie et le téléphone.
Les journalistes ont déclaré que de nombreuses personnes postant et appelant prétendaient être des partisans de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) au pouvoir. Bujakera a ajouté qu’il avait été appelé et menacé de mort par des membres du gouvernement et des conseillers du président Félix Tshisekedi. Bujakere a déclaré qu’il connaissait certains des appelants mais a demandé que les noms des responsables ne soient pas rendus publics par crainte de représailles.
Les trois journalistes, qui publient fréquemment leurs reportages sur Twitter, avaient récemment publié des déclarations faites par des responsables du gouvernement rwandais concernant le conflit dans l’est de la RDC , où le M23 et d’autres groupes rebelles combattent le gouvernement de la RDC. Les autorités congolaises ont accusé le Rwanda de soutenir le M23, selon des dépêches . Les journalistes ont déclaré au CPJ qu’ils étaient accusés sur les réseaux sociaux et lors des appels téléphoniques d’être des partisans du gouvernement rwandais et du M23.
« Les autorités de la RDC devraient assurer la sécurité des journalistes Stanis Bujakera, Steve Wembi et John Lungila, et demander des comptes aux représentants du gouvernement et aux partisans du parti au pouvoir qui menacent de mort », a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ, à New York. « Les menaces contre les journalistes travaillant en RDC envoient un message effrayant sur le fait que toutes les questions d’intérêt public ne peuvent pas être traitées en toute sécurité. »
Dans l’un des messages du 30 mai, dont le CPJ a examiné une copie, un compte Twitter avec le pseudonyme @ZacharieMbaya_1 , qui compte plus de 10 000 abonnés, a publié des photos de Bujakere, Wembi et Lungila avec le message : « Si aujourd’hui on me demande de tuer trois journalistes congolais corrompus, je tuerai ces trois journalistes. Quelques heures après sa publication, le tweet a été mis hors ligne.
Le 31 mai, Wembi a déclaré avoir déposé une plainte contre Mbaya, qui n’était pas identifié dans la plainte au-delà du nom attaché au compte Twitter, auprès de la cour d’appel de Kinshasa/Gombe. Selon une copie de la plainte publiée par le site d’information en ligne privé Ouragan , l’avocat de Wembi a demandé aux autorités « de garantir la sécurité de mon client et de démanteler le réseau mafieux dont l’accusé [Mbaya] est une tête de pont ».
Le compte de @ZacharieMbaya_1 n’autorisait pas les messages directs et le CPJ n’a pas pu trouver d’informations de contact supplémentaires pour joindre l’utilisateur.
Joint au téléphone par le CPJ, Gaby Kuba, le président national de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), a déclaré que les menaces devaient être prises au sérieux et que les tribunaux congolais devaient enquêter.
Les appels du CPJ à Patrick Muyaya, ministre congolais de la communication et des médias, et à Tina Salama, porte-parole adjointe du président Tshisekedi, sont restés sans réponse.
CPJ
