L’ex-colonie est le principal bénéficiaire de la coopération belge à l’international avec des montants variant entre 90 et 100 millions d’euros par an.
En valeur absolue, la Belgique est le quatrième donateur bilatéral, après les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Cette année, le montant total de l’aide publique au développement belge (APD) allant à la RDC tourne entre 90 et 100 millions d’euros. En 2020, on était à 94 millions, contre 91 millions en 2019 et 109 millions en 2018.
Cette coopération a été plusieurs fois bousculée depuis l’indépendance de l’ex-colonie en 1960. A la fin de l’ère Mobutu, l’ensemble des programmes avait même été arrêté. La coopération avait ensuite repris progressivement après la fin de la deuxième guerre du Congo (juillet 2003) et la transition politique qui a débouché sur les premières élections libres et transparentes en 2005-2006.
Plus récemment, la coopération belge a été affectée par la crise diplomatique engendrée par le report des élections de 2016 qui se sont finalement tenues en décembre 2018 avec l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi.
Du temps de son prédécesseur Joseph Kabila, le gouvernement belge avait décidé une « révision » de sa coopération (notamment son aide financière au gouvernement congolais), en réorientant 25 millions d’euros « au profit de l’aide humanitaire et d’autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population ».
Six piliers
Concrètement, la coopération entre la Belgique et la RDC repose aujourd’hui de nouveau sur six piliers.
Le premier est la coopération bilatérale dont les programmes sont réalisés par Enabel (ex-CTB) en collaboration avec les autorités congolaises. On parle de 25 à 30 millions d’euros par an.
Elle est suivie par la coopération multilatérale pour laquelle la Belgique verse sa contribution aux ressources générales des organisations multilatérales comme l’UE et l’ONU.
Vient ensuite la coopération non gouvernementale à travers les ONG, universités, syndicats, associations de villes et communes et des acteurs institutionnels tels l’Apefe (CFWB) et la VVOB (Flandre). Une quarantaine de programmes sont financés dans différents domaines (soins de santé, environnement, agriculture, éducation, droits de l’homme, etc.). Globalement, ce budget s’élève à 35 millions d’euros.
Quatrième pilier : l’aide humanitaire (alimentation, accès à l’eau potable, lutte contre les maladies et épidémies, lutte contre les violences sexuelles, etc.), surtout mis en œuvre dans l’est du pays, principalement les deux Kivu. Budget annuel moyen : 20 millions d’euros.
On peut encore y ajouter les financements partagés de BIO, la Société belge d’Investissement pour les Pays en Développement qui a pour mission de favoriser la mise en place d’un secteur privé fort dans les pays en développement et émergents.
Et, last but not least, il existe également une ligne budgétaire « subsides pour la consolidation de la paix ». Ces financements s’inscrivent en soutien à la politique extérieure de la Belgique qui elle-même s’inscrit dans des cadres agréés au niveau international.
Le retour de la coopération militaire
Le tout sans oublier la coopération militaire qui a été relancée tout récemment et dont le budget est difficile à évaluer.
En avril 2017, le gouvernement congolais et le président Kabila avaient mis fin à la coopération militaire avec la Belgique après 13 années ininterrompues. Le retrait du détachement militaire belge avait alors pris trois mois.
En 2021, la coopération a repris timidement avec la mise à disposition de deux instructeurs pendant dix mois. Et en février dernier, la coopération militaire a repris de manière formelle avec l’envoi de 25 militaires du Special Operations Regiment auprès de la 31e brigade basée à Kindu.
Le Soir