Dans une ordonnance datée du 26 mai 2022 lue le jeudi 2 juin sur les antennes de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a révoqué 4 officiers supérieurs des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Il s’agit de :
- Lieutenant colonel Kibibi Mutware ;
- Major Sido Bizimungu alias America ;
- Major Aruna Bovic ;
- Major Mundande Kitambala
Les 4 officiers supérieurs des FARDC, accusés de trafic d’armes et munitions de guerre, étaient présentés le 29 mars dernier à l’esplanade du gouvernorat de l’Ituri au gouverneur militaire, le lieutenant général Johnny Luboya N’kashama, en compagnie des civils, leurs complices.
Selon le porte-parole de l’armée en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo Tshikudi, ces officiers sont impliqués dans le ravitaillement des groupes armés notamment la CODECO, avec des armes et munitions de guerre destinées aux militaires des FARDC au front. Le marché avec cette milice se passait dans 3 localités du territoire de Djugu : Nizi, Bambu et Kobu, fiefs de la CODECO.
Cependant ces 4 officiers ont été déjà condamnés à 20 de prison, le 21 février, par un tribunal militaire siégeant à Baraka, dans le Sud-Kivu, où Daniel Kibibi Mutware, colonel des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), ensemble avec les militaires Daniel Kibibi Mutware Sido Bizumungu, Haruna Bovic et Mundande Kitambala et consorts ont été reconnu coupable de crimes contre l’humanité. Au terme d’une procédure particulièrement rapide.
Les faits qui leurs étaient reprochés remontent à janvier 2011. À la suite d’une rixe entre des civils et des militaires à Fizi, un soldat est tué. Le colonel Kibibi Mutware aurait alors ordonné une expédition punitive contre la population. Au cours de ce raid, 35 femmes sont violées, en plus d’autres exactions contre les habitants de Fizi.
Face à l’émotion provoquée par cette affaire, 11 membres des FARDC, dont le colonel Kibibi Mutware, sont mis aux arrêts et présentés devant un tribunal militaire. Le procès, financièrement pris en charge par des organisations internationales, s’était ouvert le 10 février. Au cours des audiences, il s’était avèré que le colonel était bien le donneur d’ordres. Lorsque le verdict était tombe, trois de ses collègues étaient condamnés, comme lui, à une peine de vingt ans de prison. tandis que Cinq soldats ont été condamnés à des peines allant de dix à quinze ans de prison.
Ainsi, il y a de se demander si ces repris de justice ont bien purgé leurs peine? Et comment est-ce qu’ils ont été réintégrés dans l’armée toujours dans la partie Est au point de devenir des marchands d’armes. Une impunité qui a eu raison des nos autorités politico-militaires peu enclin à sanctionner les coupables.
Roger Lazio
