La croissance exponentielle de la demande de cobalt exerce une pression sur les producteurs pour qu’ils augmentent leurs approvisionnements afin de combler le déficit croissant d’approvisionnement, alors que les taux de pénétration des véhicules électriques (VE) dans la production automobile dépassent les 50 % d’ici 2030, selon une nouvelle analyse de Bank of America Global Research.
L’équipe Global Commodity Research de la banque suggère trois voies pour combler le déficit d’approvisionnement : l’augmentation de la production des mineurs et des raffineurs ; technologie de traitement améliorée; et recyclage
Sibanye-Stillwater (JSE : SSW), qui repositionne son portefeuille vers les MIFT (métaux importants pour les technologies futures), a souligné dans ses résultats du premier semestre 21 qu’une augmentation des « besoins pour la production de véhicules électriques commence déjà à avoir des implications substantielles pour l’approvisionnement en métal des batteries et devrait s’accélérer ».
La demande accrue de métaux de batterie qui en résulte pour soutenir une expansion prolongée de la flotte mondiale de véhicules électriques à batterie (BEV) au cours des deux à trois prochaines décennies nécessitera une augmentation proportionnelle de l’offre de métaux de batterie. L’expansion primaire de l’échelle nécessaire pour répondre à la croissance du BEV […] sera un défi.
« En tant que source alternative d’approvisionnement, le recyclage est donc susceptible de devenir un contributeur plus important à l’approvisionnement en métal des batteries, car les batteries et les véhicules commencent à atteindre la fin de leur vie utile en nombre croissant vers la fin de la décennie et une économie circulaire est établie. «
Les expansions minières sont déjà en cours. En République démocratique du Congo, Jinchuan Group International développe le projet Musonoi de 10 000 tonnes, qui devrait démarrer d’ici 2024.
China Molybdenum travaille sur deux projets, étendant Tenke Fungurume de 17 000 tonnes contre 15 000 tonnes. En même temps, la société poursuit également le site de Kisanfu encore non développé, un projet qu’elle avait initialement acquis auprès de Freeport McMoRan.
Reflétant les inquiétudes concernant l’approvisionnement en matières premières pour batteries, le fabricant chinois de batteries CATL a pris une participation de 23,75 % dans Kisanfu il y a quatre mois.
Glencore redémarre également la mine Mutanda de 25 000 tonnes, actuellement le site le plus important au monde.
Alors que les projets HPAL indonésiens devraient également livrer davantage d’unités de cobalt dans les années à venir, la croissance de l’offre commencera finalement à ralentir à partir de 2024.
Cela augmente le risque que les pénuries de cobalt se transforment en une contrainte pour la production de batteries pour véhicules électriques.
La technologie de traitement et recyclage
Au-delà d’investir dans de nouvelles opérations, dit BofA, les mineurs devraient également aborder la technologie de traitement. Les taux de récupération du cobalt ont traditionnellement été relativement faibles puisque l’accent a été mis sur l’extraction du cuivre, ce qui ouvre deux opportunités : l’augmentation de la production en augmentant les taux de récupération et le retraitement des résidus.
Néanmoins, les constructeurs automobiles attribuent une importance accrue aux matériaux secondaires, Volkswagen cherchant à recycler environ 97 % de toutes les matières premières des blocs-batteries, contre 53 % actuellement.
Quelques obstacles doivent être surmontés pour atteindre ces objectifs de recyclage, souligne le rapport, notamment des infrastructures de collecte inefficaces et le manque d’approvisionnement régulier ; les défis technologiques et les problèmes de sécurité, les inefficacités et le manque de rentabilité des opérations de recyclage ; et une faible demande de produits « usagés ».
« Tous ces problèmes semblent surmontables, Sumitomo soulignant récemment que les performances des batteries utilisant leur matériau recyclé étaient « équivalentes à celles des batteries fabriquées à partir de matières premières existantes dérivées de ressources naturelles ».
Global Commodity Research
