Le conglomérat chinois CNMC et la société du magnat de la sécurité privée Erik Prince ont conclu un partenariat en vue de faciliter le transport de minerais extraits dans la Copperbelt RDC-Zambie jusqu’au port angolais de Lobito, via un corridor pourtant pas encore pleinement opérationnel.
Dans la droite ligne des conseils formulés par son comité d’experts en janvier, qui lui enjoignait de cibler les opportunités d’affaires sur les corridors logistiques ouest-africains , la société hongkongaise de sécurité Frontier Services Group (FSG) prend pied sur celui de Lobito. Ce dernier permet de relier la Copperbelt – qui regroupe les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba en RDC ainsi que celle de Copperbelt en Zambie – au port de Lobito, situé sur la côte atlantique.
FSG, entreprise créée par l’un des pionniers américains de la sécurité privée Erik Prince, vient ainsi de conclure un accord de coopération avec une filiale logistique du groupe public chinois China Nonferrous Metal Mining Corp (CNMC) pour développer des solutions visant à évacuer le cuivre et le cobalt extraits dans la Copperbelt vers Lobito. FSG et CNMC se connaissent bien, la filiale assurantielle du premier ayant remporté un contrat en 2020 pour sécuriser les activités d’ingénierie du conglomérat chinois .
FSG et CNMC estiment que le corridor permet au minerai produit en RDC et en Zambie de rejoindre un port d’exportation plus aisément et à moindre coût que via les voies les plus communément empruntées. Les routes allant vers Durban en Afrique du Sud et Beira au Mozambique sont en effet plus longues en termes de kilomètres. Cette facilité arrangerait CNMC, qui opère dans la Copperbelt les mines de Deziwa et Luanshya ainsi que la fonderie Lualaba Copper Smelter, mais développe aussi de futurs sites d’extraction comme Kambove. Les groupes industriels compatriotes de CNMC achètent de larges volumes de cuivre et de cobalt, en vue notamment de construire des véhicules électriques, et CNMC bénéficierait donc d’une exportation plus rapide vers la Chine.
Des voies de passage à améliorer
Pourtant, le corridor de Lobito n’est pas en très bon état. Le port, l’un des plus grands d’Angola, doit être modernisé pour que puissent y transiter des volumes très importants de minerai. Ce sont surtout les voies d’accès qui pèchent. Des travaux ont été réalisés dans les années 2010 en RDC par un groupe chinois pour réhabiliter le rail inauguré en 1929 , mais le passage de locomotives transportant du minerai est encore rare et complexe du fait de la capacité des voies. De même, la route longeant cet axe n’est pas en excellente condition partout. Une autre voie passant uniquement en Zambie existe aussi, mais, si la route est utilisable, le rail doit encore être construit.
Aussi, la Banque africaine de développement (BAD) indiquait dans un rapport de 2017 que les postes douaniers à traverser n’étaient pas tous très efficaces, des griefs également exprimés à l’égard de passages de frontières sur d’autres routes d’évacuation depuis la Copperbelt, notamment vers le port de Durban . Par ailleurs, un problème quant à l’usage du corridor pourrait venir des frais à acquitter pour passer les frontières entre la RDC et la Zambie afin d’exporter le minerai.
Africa Intelligence
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