Le Département du Trésor américain vient de conclure » une vaste enquête » sur André Wameso, directeur de cabinet adjoint de Félix Tshisekedi

Dan_Gertler

Washington pourrait assommer le président Tshisekedi avec des sanctions pour ses relations avec Gertler.L’administration Joe Biden n’apprécie pas les dernières relations de Dan Gertler, ce magnat minier israélien, avec le régime de Kinshasa.

Gertler est banni du système bancaire américain et interdit de commerce en dollars. Il est l’homme au centre de la corruption en RDC.

En 2017, Dan Gertler a été frappé d’une liste de sanctions par l’administration de Washington pour sa relation prétendument corrompue avec l’ancien président de la RD Congo, Joseph Kabila, l’aidant à faire fortune grâce aux accords de cuivre et de cobalt dans le pays, ce que les deux hommes nient.

Le président Joe Biden, qui tient à une politique étrangère fondée sur des principes, y compris la lutte contre la corruption internationale, devrait imposer davantage de sanctions.

Le Trésor américain a conclu une vaste enquête sur André Wameso, directeur de cabinet adjoint de Félix Tshisekedi en charge des affaires financières et l’homme au cœur du deal Gertler-RDC.

En février 2022, Gertler a conclu un accord avec le gouvernement congolais pour céder ses actifs miniers et pétroliers « problématiques » à la RDC. Au cœur de cette opération, André Wameso et d’autres collaborateurs de Tshisekedi.

C’est dans ce contexte qu’André Wameso, comme d’autres personnalités en fonction dans le cabinet de Félix Tshisekedi et au gouvernement, se sont retrouvés sur la liste noire de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC). Dans l’affaire Wameso, les investigations sont directement liées à son implication dans l’accord de février scellé avec le milliardaire israélien Gertler.

Dan Gertler fait pression sur Kinshasa pour qu’il promulgue au plus vite le compromis qu’il a signé le mois dernier, tandis que de l’autre, les Etats-Unis souhaitent que le gouvernement de Félix Tshisekedi réévalue les termes de l’accord qu’il juge très défavorables.

« Si rien n’est encore décidé à Washington, son éventuel placement sous sanctions risque de fragiliser le pouvoir à l’approche de l’échéance électorale prévue fin 2023 », tempère Africa Intelligence.

Les responsables de l’OFAC viennent de terminer leurs investigations sur ce dossier qui attend désormais l’avis des responsables politiques. « Antony Blinken et Janet Yellen pourraient cependant prendre leur temps, ainsi que ne pas donner suite au placement sur la liste des sanctions américaines d’une personnalité éminente du pouvoir congolais« .

Début août, les médias congolais spécialisés dans les mines alertaient sur la possibilité de ces sanctions et révélaient que Dan Gertler – 24 heures avant l’arrivée de Blinken en RDC – s’était rendu à Kinshasa « pour des entretiens notamment avec le président congolais ».

Le milliardaire israélien Dan Gertler s’est secrètement rendu lundi 8 août à Kinshasa où il s’est entretenu en fin de journée, pendant un peu moins d’une heure, avec le chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Le lendemain de ce voyage-éclair, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken entamait sa visite dans la capitale congolaise. Le chef de la diplomatie américaine ne s’est pas contenté d’évoquer les tensions entre la RDC et son voisin rwandais, de même que la perspective des élections prévues fin 2023. En tête-à-tête avec Tshisekedi, il est revenu sur l’accord noué en février 2022 par l’Etat congolais avec Dan Gertler.

L’ accord qui ne passe pas pour l’administration Biden. Le document est source de tensions depuis plusieurs mois entre Washington et Kinshasa.

Une situation qui a  accéléré les investigations américaines.

Patrick Bigabo

Related posts