Le président mozambicain Filipe Nyusi consulte Paul Kagame pour combattre les djihadistes

C’est à bord d’un jet privé que le président mozambicain Filipe Nyusi a décollé de Pemba – chef-lieu de la province du Cabo Delgado – à 5 heures du matin, le 28 avril, pour une destination restée inconnue de la plupart de ses collaborateurs. Il s’est rendu discrètement à Kigali afin de rencontrer le président rwandais Paul Kagame, avec lequel il a échangé sur la crise au Cabo Delgado. La situation sécuritaire très dégradée a poussé Total à momentanément déclarer « force majeure » sur le développement des réserves de gaz dans l’offshore de la province. 

Après être longtemps intervenu, en marge de la légalité internationale, en RDC voisine, Paul Kagame a infléchi depuis plusieurs années sa politique d’intervention militaire et mène désormais des déploiements très encadrés de son armée, notamment en Centrafrique. Filipe Nyusi, qui répugne à accepter les nombreuses propositions de coopération militaire des pays occidentaux, s’est entretenu des possibilités de coopération avec le président rwandais pour lutter contre le mouvement islamiste autoproclamé responsable des attaques à proximité des futures infrastructures gazières.

Le chef d’Etat mozambicain a ensuite repris son avion avant d’atterrir à 14 heures sur le même aéroport de Pemba. Ce n’est qu’à ce moment-là que ses collaborateurs ont été informés de sa visite au Rwanda. Le lendemain, les forces armées mozambicaines ont publié quelques images du voyage. Entre-temps, si le conseil du 28 avril réunissant les ministres de ses voisins de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a accepté le plan d’intervention prévu par le président botswanais Mokgweetsi Masisi, le sommet des chefs d’Etat censé l’entériner, le lendemain, a été reporté sine die à la dernière minute.

Africa Intelligence 

Related posts