La reprise des cours promise pour ce lundi 24 février n’aura pas lieu suite à la grève déclenchée par les professeurs membres de l’APUKIN
Le risque d’une année blanche à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) ne fait que se confirmer au sein de cette alma mater. Pour preuve, l’Association des professeurs de l’UNIKIN (APUKIN) a voté à l’unanimité pour la non reprise des cours prévue pour ce lundi 24 février par les autorités académiques de cette institution.
C’est au cours d’une assemblée générale, tenue le samedi 22 février au siège de cette structure, présidée par le professeur Mathieu Bokolo Kokengo, que les professeurs ont pris cette décision, tout en fustigeant le « non-respect par le Gouvernement de ses propres engagements, concernant leurs revendications ».
Ilunga Ilunkamba pointé du doigt
Dans une déclaration lue par le secrétaire exécutif de l’APUKIN, Michel Makaba Ngoma, les professeurs de l’UNIKIN accusent le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, d’être responsable de la non prise en compte de leurs revendications.
« Aucune avancée n’a été réalisée concernant les négociations avec le gouvernement de la République, tel que mentionné dans le précédent communiqué de presse de l’APUKIN du 14 février 2020. En effet, son Excellence monsieur le Premier ministre se montre toujours indisponible à recevoir le comité exécutif de l’APUKIN… » a, entre autres, expliqué Michel Makaba.
Ainsi, ces enseignants conditionnent la reprise des cours par le paiement de leur salaire au taux budgétaire. Ils réclament aussi du Gouvernement la différence des primes non perçues pour l’année académique 2018-2019, à cause de l’application du taux de change de 920 FC pour 1 dollar. Une différence que les professeurs appellent « manque à gagner ».
En effet, d’après certaines sources, le barème de calcul de l’IPR repris à l’article 84 de l’Ordonnance-Loi n°69/009 du 10 février 1969 telle que modifiée à ce jour, est annuel et non mensuel. L’article 17 de la loi des finances 2020 fixe le barème de l’IPR applicable par tranche, à raison de 3% pour les revenus de 0,00 Fc à 1.944.000,00 Fc; 15% pour les revenus de 1.944.001,00 Fc à 21.600.000,00 Fc; 30% pour les revenus de 21.600.001,00 Fc à 43.200.000,00 Fc; 40% pour les revenus supérieurs à 43.200.000 FC.
L’IPR, goutte qui a fait déborder le vase
La question relative à l’Impôt Professionnel sur les Rémunérations (IPR) avait déjà été évoquée lors de l’assemblée extraordinaire du 14 février 2020.
L’Assemblée Générale des professeurs de l’UNIKIN exige la transparence. L’APUKIN se dit non satisfaite du prélèvement de l’Impôt Professionnel sur les Rémunérations(IPR), décision prise dans le cadre de l’exécution de la Loi de finances 2020.
Par ailleurs, l’appartenance de l’Université de Kinshasa au Conseil des Partenaires (COPA) mettraient très mal à l’aise les professeurs membres de l’APUKIN. Ils estiment que la COPA s’est muée une corde au cou. Aussi, lors de leur assemblée générale, la première de l’année 2020, les membres de l’APUKIN ont décidé de claquer la porte du Conseil des Partenaires, pour permettre au gouvernement central d’assumer pleinement ses responsabilités.
Dans le communiqué de presse du 14 février 2020, signé par le professeur Mathieu Bokolo, le président de la structure, ainsi que le professeur Makaba Ngoma, secrétaire-rapporteur, l’APUKIN projetait déjà d’organiser une autre Assemblée Générale d’évaluation avant la reprise des cours.
Les homes de l’UNIKIN vidés de leurs locataires
Il faut rappeler que les cours ont été suspendus à l’Université de Kinshasa le 6 janvier 2020, suite aux manifestations violentes des étudiants qui exprimaient leur mécontentement contre la hausse des frais académiques. Les homes du campus de l’UNIKIN avaient été vidés de leurs habitants et des perquisitions menées, qui avaient amenées la découverte d’armes. Cette situation avait été mise à profit par les autorités pour procéder à la réhabilitation des lieux.
YHR/CNTV