Tshisekedi privilégie la contre-attaque judiciaire face à Dig Oil avec l’avocat de la RDC, le Belge Philippe Chansay-Wilmotte, arrivé il y a déjà plus de deux mois à Kinshasa.
L’accord transactionnel négocié en octobre 2018 avec le pétrolier sud-africain Dig Oil devrait être annulé prochainement par le président congolais. Et la bataille juridique relancée.
La ministre de la justice Rose Mutombo Kiese avait un temps pensé obtenir le feu vert en vue de tenter une énième négociation avec Dig Oil au sujet de l’arbitrage rendu en défaveur de la RDC en novembre 2018. Finalement cela ne sera pas le cas. Non seulement le président Félix Tshisekedi a enterré l’acte transactionnel de 8 millions de dollars mentionnant également l’octroi d’un bloc d’une valeur de 300 millions de dollars (en l’occurrence le 1 du Lac Albert situé à proximité des découvertes de Total en Ouganda) en échange de l’abandon de la créance de 619 millions de dollars mais le chef de l’Etat congolais ne souhaite pas dans l’immédiat proposer de nouveaux pourparlers à Dig Oil.
Considérant que cet accord – négocié notamment par l’ancien ambassadeur itinérant et actuel ministre des finances Nicolas Kazadi – était beaucoup trop favorable à Dig Oil, Tshisekedi a confié à Kiese le soin de mettre en place une stratégie globale en vue de contre-attaquer sur le terrain judiciaire.
Une réplique judiciaire s’affinerait dans l’ombre
Dans le même temps, dans la plus totale discrétion, l’avocat de la RDC, le Belge Philippe Chansay-Wilmotte, arrivé il y a déjà plus de deux mois à Kinshasa, continue de rencontrer toutes les autorités locales. Il a recommandé au gouvernement de lancer des poursuites judiciaires en vue d’un recours, à Paris, en révision de l’arbitrage de novembre 2018, sur la base que Dig Oil avait déjà été compensé pour le retrait du bloc 1 en 2007 finalement donné en 2010 à Caprikat et Foxwhelp de l’homme d’affaire israélien Dan Gertler.
En plus d’avoir fait condamner la RDC à ce sujet, Dig Oil est également parvenu à faire grandir le préjudice en faisant valoir qu’il avait attendu trop longtemps – plus de dix ans – pour obtenir les décrets présidentiels en vue d’opérer effectivement ses blocs 8, 23 et 24 dans la Cuvette centrale. Cependant, Chansay-Wilmotte considère dans ses différents rapports transmis au gouvernement qu’il est infondé d’attaquer l’Etat congolais sur ce motif étant donné que les décrets présidentiels sont à la discrétion du chef de l’Etat, en l’occurrence, à l’époque, Joseph Kabila.
Africa Intelligence