RDC: Choix des nouveaux animateurs de l’Assemblée nationale, l’Union sacrée de Tshisekedi à l’épreuve

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Élu à la magistrature suprême dans un contexte politique atypique, avec une majorité essentiellement acquise à son prédécesseur, Félix Tshisekedi a misé pacifiquement sur des hautes stratégies politiques pour affirmer son autorité afin de conquérir la majorité à l’Assemblée nationale. Chose que Kasa-Vubu n’a pas pu réaliser en son temps ! Étape après étape, tout se scrute avec tact. L’euphorie du renversement spectaculaire du bureau FCC Mabunda passée, l’Union sacrée de la nation voulue par le président de la République est à l’épreuve d’une nouvelle bataille et pas des moindres. C’est celle de la gestion, dans la sérénité, des ambitions pour les postes au sein du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Le défi est de parvenir sans casses ni fissure de la nouvelle bâtisse à la dynamique d’un compromis réussi. L’enjeu est de taille dès lors qu’il est attendu des remplaçants du bureau Mabunda un leadership compatible avec les attentes populaires, tout comme leur efficacité avérée dans la conduite des réformes préconisées par le cinquième président de la RDC.

Le chrono est en marche. Et, c’est la longue attente pour voir l’hémicycle du Palais du peuple reprendre son rythme de travail dans le cadre d’une session extraordinaire, du reste, déjà autorisée par la haute Cour du pays. Le bureau d’âge que dirige le doyen des élus nationaux, M. Mboso Nkodia, devra parfaire son travail, à savoir vider la question de la pétition de déchéance des membres du bureau Mabunda avec un membre qui était jusque-là rescapé momentané à cause de la maladie (le questeur-adjoint) ; organiser l’élection des nouveaux membres du bureau définitif et les installer.

Qu’est-ce qui bloque ainsi à ce stade la convocation tant attendue de la session extraordinaire ? L’interrogation demeure. Les tentatives du journal Le Potentiel à entrer en contact avec le bureau d’âge ont été sans succès. Reste à savoir si le bureau de l’Assemblée nationale s’en tient à l’impératif constitutionnel de sa saisine. Car suivant les dispositions de l’article 116 de la Constitution, « chaque Chambre du Parlement peut être convoquée en session extraordinaire par son président sur un ordre du jour déterminé, à la demande soit de son Bureau, soit de la moitié de ses membres, soit du Président de la République, soit du Gouvernement… »

Autant le silence jusque-là du bureau d’âge suscite l’inquiétude dans l’opinion, autant il attire la curiosité sur ce qui se tramerait exactement dans les salons huppés de la capitale. Le plus étonnant, c’est que même eux-mêmes les élus du peuple ne savent exactement pas donner la justification à ce temps mort.

« Aucune idée », a lâché un élu proche d’Ensemble de Moïse Katumbi. « Tout se ferait peut-être après les fêtes », a fait savoir un autre député sans plus de précision.

Des manœuvres politiques

Dans tous cas, il est fait état de manœuvres politiques auxquelles la convocation de la session extraordinaire reste dépendante. C’est notamment le fait que suivant le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la constitution du bureau définitif doit tenir compte de la configuration politique au sein de l’Assemblée nationale, de la femme et des provinces.

C’est ici que l’Union sacrée de la nation voulue par le président de la République est à l’épreuve. La nouvelle bataille est interne. C’est celle de la gestion des ambitions entre les nouvelles forces coalisées formant la nouvelle majorité, qui sera d’ailleurs bientôt identifiée officiellement par un informateur. Le défi, c’est de parvenir sans casses ni fissure de la nouvelle bâtisse à la dynamique d’un compromis réussi. Encore que l’enjeu est de taille.Toute la population attend des remplaçants du bureau Mabunda un leadership dans la conduite des réformes notamment électorales et sécuritaires du pays. Le sujet est autant sensible que le débat est loin d’être lancé, selon un élu, en attendant le retour au pays du chef de l’État, Félix Tshisekedi, patron de la nouvelle majorité. Est-ce dire que les tendances politiques devant dessiner le nouveau schéma de la conduite de l’Assemblée nationale sont à la base du blocage ? La question demeure.

Mais à l’Udps, le secrétaire général, Augustin Kabuya, ne s’est pas caché pour exprimer les ambitions de son parti. Il indique que le président national a.i. du parti, Jean-Marc Kabund, gère le dossier avec ses pairs députés et au moment opportun, il reviendra au parti pour rendre compte.

À tout point de vue, la nouvelle majorité, mieux, ce qu’elle sera bientôt, est confrontée à sa première épreuve politique.

Le Potentiel

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