Ils sont exposés aux sollicitations séditieuses des forces centrifuges. Exposés à la manipulation des extrémistes de tous bords. Exposés aux discours des inciviques prompts à brûler la case commune. Voilà pourquoi les principaux animateurs des forces de défense et de sécurité méritent, eux aussi, des audiences. Pas nécessairement sous les feux des projecteurs. Car ils gèrent des secrets qui, ébruités, risquent de précipiter la balkanisation du pays.
Passé le tour de table des leaders politiques et sociaux les plus représentatifs de la société, devrait intervenir, pour boucler la boucle, le temps des généraux de l’armée et de la police, à la retraite et en fonction, ainsi que des responsables du Renseignement. Leur apport consisterait à proposer des solutions aux couacs observés dans leurs opérations. Ainsi qu’un type nouveau de rapports avec les élites politiques en temps de crise.
Pourquoi une telle invitation est-elle pertinente ? D’un côté, elle permet d’éviter la barrière psychologique qui ferait passer les hommes et les femmes sous les drapeaux comme des citoyens de seconde zone, alors que toutes les couches de la population se sont exprimées.
De l’autre côté, les citoyens sous les drapeaux n’ont pas tous un même état d’esprit, ni un même esprit de corps, car ils sont issus du «brassage» des anciennes milices et des soldats de l’armée régulière. D’où des comportements déviants qui leur sont reprochés.
À l’heure de l’offensive présidentielle pour la fondation de l’Union sacrée de la Nation, il serait suicidaire d’offrir un prétexte inattendu aux agitateurs politiques. Ils iraient démoraliser les troupes, en arguant que le pouvoir a superbement ignoré leur composante et leurs desiderata. Autant prévenir la désinformation et l’intox que conclure les consultations en snobant les citoyens sous les drapeaux.
Le Potentiel