Premier président africain à soutenir le plan de paix américano-israélien, Félix Tshisekedi a des doutes.
Alors que le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, s’active pour rallier les soutiens arabes et africains à son plan de paix pour Israël, le président congolais Félix Tshisekedi, seul chef d’Etat africain à s’être publiquement déclaré favorable à l’initiative, traîne des pieds.
Six mois après avoir spectaculairement annoncé l’ouverture d’une ambassade en Israël et d’un bureau à Jérusalem, le président congolais Félix Tshisekedi n’a toujours pas nommé d’ambassadeur. Un retard qui a valeur de signal en direction de l’administration de Donald Trump, et ce au moment même où le gendre du président américain, Jared Kushner, tente par tous les moyens de convaincre les chefs d’Etats africains et arabes d’imiter Tshisekedi sans grand succès à ce jour : seul le Kosovo a accepté de soutenir, du bout des lèvres, le plan de paix.
Mansuétude américaine envers Kabila
La cause de la bouderie du président congolais ? Lorsqu’il a annoncé, le 25 février, l’ouverture de son ambassade en Israël lors de la conférence de l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), le lobby pro-israélien de Washington, le chef de l’Etat congolais pensait que cette initiative lui garantissait une entrevue avec Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison blanche. Las : il n’a vu que le secrétaire d’Etat Mike Pompeo…
Crime supplémentaire aux yeux de la présidence congolaise : double jeu de Trump
L’administration Trump n’applique que très mollement les nombreuses sanctions émises contre l’entourage de l’ancien président Joseph Kabila, ce alors que Félix Tshisekedi et ses conseillers espéraient que celles-ci affaiblissent durablement cet allié encombrant. Pire : non seulement la présidence congolaise estime que le Département d’Etat épargne Kabila, mais elle a vu la justice américaine lui confirmer son immunité diplomatique.
Oubliant un peu vite l’engagement de Washington en faveur de la reprise des prêts du Fonds monétaire international (FMI) en RDC, ainsi que les multiples pressions exercées par le Trésor américain sur l’allié financier de Joseph Kabila, le diamantaire Dan Gertler, Félix Tshisekedi s’estime donc mal payé de son engagement par l’administration Trump. Sa politique est désormais d’attendre l’issue des élections présidentielles de novembre avant de s’engager plus avant en faveur du plan de paix américain en Israël.
Africa Intelligence