Inimaginable ! Le cercle du pouvoir du président Félix Tshisekedi est miné par des tensions récurrentes. Des acteurs phares se ruent les uns contre les autres dans des disputes, en réalité, sans intérêts populaires. Plus grave, l’image reflétée est celle de la fragilité d’un univers avec deux soleils, ce qui est incompatible dans l’ordre naturel de la création. L’incident de roulage anodin entre le militaire de la GR commis à la protection d’un membre de la famille du chef de l’État et les policiers du 1er vice-président de l’Assemblée nationale et président a.i. de l’Udps (parti au pouvoir), Jean-Marc Kabund, suivi de l’expédition punitive des éléments de la Garde républicaine à la résidence de Jean-Marc Kabund, illustrent ouvertement la guerre autour du chef de l’État. Il s’agit, à l’évidence, d’un conflit de clans suivant des intérêts entre ceux qui sont considérés comme des « parvenus de la diaspora » et des combattants qui ont enduré des sacrifices durant des années. À ce stade, le vrai problème, c’est celui de la gestion des ambitions, du reste, démesurées des uns et des autres dans cette guerre de positionnement autour du chef. Mais entre les deux, il y a aussi la famille biologique qui a un mot à dire, parce qu’ayant vécu d’une manière ou d’une autre les affres du combat mené par le parti. Voilà le décor d’une guerre de palais que seul le roi doit gérer. C’est lui le centre de gravité de tout ce qui se dit, se joue, se prépare et se fait. Plus que cela, c’est lui, Félix Tshisekedi, qui sera le seul à rendre compte au peuple en 2023 pour solliciter un second mandat. Le président de la République prend, certainement en compte, cette évidence pour élever le ton et agir avec fermeté. Les signaux sont clairs avec la suite d’évènements, notamment, le désaveu de Jean-Marc Kabund. Et comme lui, tous ceux qui s’évertueront à voler trop haut pour entendre les suppliques de l’autorité, seront brulés par le soleil, comme dans la légende d’Icare.
Dans ce qui ressemble à un panier à crabes, le chef doit gérer les ambitions, les humeurs, les excès de zèle, les abus de pouvoir, les injonctions de la famille… C’est dans un tel contexte que Félix Tshisekedi passe à l’action pour éviter d’autres scandales. Et ces scandales, c’en était déjà trop pour pousser le chef de l’État à la fermeté face à des collaborateurs et autres acteurs-phares de son régime, qui jouent eux-mêmes à l’auto-flagellation.
Le ton ferme du chef de l’État était plus qu’attendu. Et les signaux sont clairs : la démission désormais attendu de Jean Marc Kabund, non seulement au poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale, mais aussi de la tête du parti présidentiel, l’Udps, est un baromètre vers le redressement. C’est le début, croit-on du nettoyage des écuries qui infestent l’image sacrée du président de la République. Ces écuries, note-t-on, sont aussi bien au parti présidentiel qu’au cercle des conseillers du chef. Ils se croient malheureusement être trop haut, comme dans la légende d’Icare, pour entendre les suppliques de son père. Alors qu’en clin d’œil, la cire se fond et les plumes tombent une à une…
Des collaborateurs et non pas des amis
C’est une guerre de palais confortée par un défaut impardonnable, celui de continuer à considérer le chef de l’État dans une image amicale. Péché impardonnable pour le président qui ne doit avoir que des collaborateurs autour de lui et non pas d’amis. Dans cette perception, on n’aura pas deux camps opposés autour de la première institution du pays.
De la diaspora ou du pays, tout acteur choisi pour entourer le président, tout comme pour occuper des hautes fonctions officielles, devra ainsi jouer sa partition dans les normes, dans le respect et surtout pour préserver la sacralité de la première institution du pays.
Félix Tshisekedi est ainsi appelé à user du bâton pour imprimer l’image positive du régime, de son entourage et des autres acteurs haut placés dans son régime. Ce ton à élever préservera les limites qui sont actuellement dépassées par la série d’actes, de témérité, des scandales, liés d’une manière ou d’une autre à la présidence de la République, soit par les conseillers du président, soit par le parti présidentiel, etc.
Le Potentiel