Alors que plus de 110 compatriotes ont perdu la vie dans des circonstances tragiques ce week-end en RDC, le gouvernement congolais est étonnement occupé à faire autres choses.
Au moins 75 morts dans le déraillement d’un train de marchandises samedi 12 mars à Lubudi, dans la province de Lualaba.
Plus de 35 corps retrouvés au village Mambume à Beni, dans la province du Nord-Kivu, cruauté des ADF.
Mais le plus cruel dans ces drames est le silence de Kinshasa. Dans n’importe quel pays au monde, on observerait un deuil national. Sauf qu’on est en République démocratique du Congo, le pays des drames banalisés.
Le Premier ministre, Sama Lukonde, a préféré se faire un bain de foule à Mbandaka, en compagnie de dix ministres, pour louer « Fatshi Béton » et lancer la construction d’un sanctuaire en mémoire de Bakanja.
Ni le ministre des Transports encore moins son collègue des actions humanitaires sont dépêchés à Lualaba. Celui de la Défense nationale, peu savent qu’il existe. Surtout que tout ça n’est vraisemblablement pas intégré dans le « nouveau narratif » du porte-parole du gouvernement. La présidence de la République y est allée d’un tweet lapidaire de condoléances, 24 heures après l’événement de Lubudi. Bien en retard que le Sénégalais Macky Sall, president en exercice de l’Union africaine.
Finalement, l’impression, la mauvaise qui se dégage depuis un certain temps, est qu’on arrive plus à faire notre propre deuil. Quel gâchis de passer à côté d’un moment non seulement de réconfort mais aussi de remise en question.
Socrate Nsimba/Digitalcongo