Des combats ont repris ce vendredi au Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), opposant l’armée gouvernementale et des miliciens Maï-Maï dans le territoire de Fizi. Me Maingain, un avocat belge a indiqué qu’il allait défendre les victimes de l’une des communautés au cœur du conflit, des éleveurs tutsi congolais rwandophones.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) sont intervenues après des mouvements de groupes armés, ont indiqué des sources locales dans le territoire de Fizi, sur les hauts plateaux du lac Tanganyika, face au Burundi et non loin du Rwanda.
« Déplacement massif de population »
Dans le détail, des rebelles (les « Maï maï« ) ont attaqué une position d’un groupe armé de la communauté banyamulenge, terme qui désigne des éleveurs tutsi congolais aux origines rwandaises parfois très lointaines.
« Ces affrontements se sont poursuivis dans des villages de la communauté banyamulenge où des maisons ont été incendiées et des vaches pillées« , a indiqué le bourgmestre de Minembwe, Gadi Mukiza, à un correspondant de l’AFP.
Le bourgmestre de Minembwe parle aussi d’un « déplacement massif de la population » des villages attaqués.
Minembwe est l’épicentre de ce conflit qui dure depuis mai-juin dernier.
« La situation a été maîtrisée en début d’après-midi grâce à l’intervention de l’armée congolaise« , a ajouté le bourgmestre.
Le président du comité intercommunautaire des hauts plateaux de Fizi, Uvira et Minembwe, Aembe Bwimana, a pour sa part affirmé que de villages autour de Minembwe ont été incendiés.
La population civile est face aux bourreaux
« Il y a des affrontements violents à 13 kilomètres de Minembwe, et des assaillants ont incendié certains villages comme Kaweya et d’autres villages environnant Minembwe« , a-t-il précisé au site d’information Actualité.cd.
Le député national Moïse Nyarugabo, élu d’Uvira, a indiqué que les villages Mpugamo, Kivumu, Rubanda et Musingi ont été attaqués et que « la position des FARDC […] à Musingi […] vient de décrocher. La population civile est face aux bourreaux« , a-t-il écrit dans un tweet.
En début de semaine, un colonel a déserté les rangs de l’armée régulière dans la province voisine du Nord-Kivu pour prendre la tête d’un groupe armé de Banyamulenge, ont rapporté des sources congolaises.
Intégré en 2011 dans l’armée congolaise, le colonel Michel Rukundo Makanika dirigeait avant cette date une « rébellion » banyamulenge, affirme sur Twitter le Groupe d’étude sur le Congo (GEC).
L’avocat belge Bernard Maingain a annoncé ce lundi avoir été mandaté par la communauté Banyamulenge pour conduire, sur place, une « mission de défense judiciaire » visant à s’opposer à la « destruction volontaire, violente et sauvage » de cette communauté.
RTBF