RDC : Présidence vs Primature de couac en couac

eberand_kolongele et Yollandeebongo

Un couac de plus. Peut-être trop tôt pour dire un couac de trop. Mais, un couac dans tous les cas. Un faux pas dont la coalition au pouvoir aurait pu se passer.

Un ministre -une en l’occurrence – sommé d’annuler l’arrêté portant mise en place des secrétaires généraux de l’Administration publique. Sommé par qui ? Par le directeur de cabinet adjoint du chef de l’Etat. D’ordre du Président de la république.

Dans ce pays où chaque constitutionnaliste voit midi devant sa porte, pas la peine de rentrer dans l’herméneutique de la Loi fondamentale. En lieu et place de cet exercice réservé aux « érudits », quelques constats que le bon sens commande.

Un arrêté ministériel d’une si haute importance, recalé a posteriori par ou plus exactement au nom de la première institution du pays ! Alors, de deux choses l’une : ou la copie de la ministre de la Fonction publique n’est pas passée sous scanner et donc n’a pas reçu l’onction du Gouvernement avant sa publication. Ou la mouture de Yollande Ebongo a été placée sous les fourches caudines de la hiérarchie et suivi la procédure classique, mais négligemment.

Dans les deux cas, il y a problème avec, à la clé, un mauvais signal que les gouvernants actuels envoient. Demander à la ministre de rapporter un acte d’une telle importance n’est pas de nature à rassurer l’opinion. Ce  » retour à l’expéditeur « , ordonné par le Palais de la nation ou la Cité de l’Union africaine -c’est bonnet blanc et blanc bonnet – paraît traduire un déficit de concertation en amont entre les deux branches de l’Exécutif.

Pis, cela donne même à penser que l’on en est encore à l’essai-erreur caractéristique d’un pouvoir à son seuil. Or, le navire battant pavillon FCC-CACH a déjà appareillé, voici plus d’un an ! Et s’approche du milieu du gué.

Ironie du sort ! Ce tâtonnement a pour cadre la cime de l’administration publique où le respect de la norme procédurale est sacré. Pas sûr dans ces conditions que les délibérations à venir de la ministre de la Fonction publique soient prises à l’instant de leur publication pour argent comptant.

Vue de l’extérieur, cette volte-face imposée à la titulaire du département de la Fonction publique est tout sauf un gage du respect de la répartition des rôles à l’aune de la Constitution et de maîtrise de la gouvernance. En un mot comme en cent, ce rétropédalage constitue un mauvais signal. 

José NAWEJ/Forum des As

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