RDC : Trois maux à l’UDPS, l’inadaptation du statut, l’influence familiale et l’inassouvissement des Membres.

maman Marthe et Austin Kabuya

L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, vit un tournant stratégique depuis sa création en 1982, écartelée entre la guerre de leadership, découlant de l’inadaptation des textes régissant le parti à l’accaparement familial, avec comme conséquence directe la frustration des Membres et militants qui ne se retrouvent pas dans la chose publique, une année après la prise du pouvoir.

En effet, du vivant du Sphinx alors malade et très affaibli, plusieurs anciens cadres s’étaient plaints de l’influence familiale dans la gestion quotidienne du Parti. Maman Marthe Kasalu, la veuve d’Etienne Tshisekedi, a souvent été pointée du doigt comme responsable de limogeage ou démission de plusieurs cadres du parti, dont Jacquemin Shabani et Albert Moleka,…

L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social dans sa lutte pour la quête du pouvoir a subi plusieurs mutations et départs des cadres en cascades, avec comme conséquence le dysfonctionnement de certains organes. Affaibli et presque seul, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, très charismatique et populaire ombragera presque à lui seul ce dysfonctionnement organique.   Si le parti s’est accommodé de cette situation au plus fort de la dictature Mobutiste puis Kabiliste, une réorganisation du Parti s’est avérée nécessaire à l’aube des élections présidentielles et législatives nationales où le Parti devait impérativement organisé un Congrès en vue d’investir le futur candidat aux élections présidentielles et élire des nouveaux cadres.

Après plusieurs atermoiements et confusion entre deux congrès parallèles, celui de Righini et de Limete, l’option sera levée pour le renouvèlement de la présidence du parti au feu Etienne Tshisekedi, de surcroit investit candidat président de la République.

Cependant, le Sphinx affaibli et seul, la famille a pris goût d’accompagner voir combler le vide suite aux insuffisances et repos maladie du leader Maximo. C’est  à partir de là que petit à petit cette mainmise cette agrandie au point de contrôler tous les arcanes du parti après la mort de son Leader.

Un parti mal organisé

Après l’élection de Felix Tshisekedi au poste du Président de la République, le parti mal préparé s’est retrouvé face une nouvelle situation inédite ; le statut de l’UDPS n’a rien prévu dans le cas précis, à savoir  si le départ de Félix à la Magistrature suprême constitue un cas d’empêchement temporaire ou définitif au point de créer une autre ambiguïté en désignant son ancien secrétaire général comme président ad interim du parti, une fonction spéciale qui n’existe pas dans le statut du parti.  

Cette ambigüité est le signe d’un dysfonctionnement statutaire et la preuve que les textes régissant l’organisation du parti sont inadaptés,  d’où la nécessité d’un congrès afin de faire une mise à jour démocratique du statut.   

Guerre de Leadership

La mainmise familiale sur le parti engendre deux situations conflictuelles, le choix des cadres dirigeants du parti écartelés entre la volonté de la famille biologique du Chef de l’Etat et le souci de servir le parti en toute conscience pour le bien-être des militants. L’influence familiale empêche donc tout véritable décollage démocratique du parti.  

tel est le cas de l’actuelle Secrétaire Général du parti jugé proche de Maman Marthe Kasalu Tshisekedi,  Augustin Kabuya trop impulsif n’est pas de hauteur à juguler  cette crise statutaire et l’appétit inassouvi des combattants dû à son incapacité à se faire entendre des élus et membres du parti.

Ainsi, à l’absence des textes clairs et précis, chaque cadre essaye d’accaparer le parti question de se rapprocher du Chef de l’Etat. Cette lutte entre leaders est rendu possible du fait que le parti n’avait pas mise en place une structure d’encadrement des militants après l’accession du parti à la magistrature suprême, qui se retrouvent ainsi manipuler par certains cadres profitant de l’état de dénuement des combattants souvent moins qualifiés, une année après la victoire aux élections présidentielles du parti.

Donc, l’UDPS à travers la famille biologique du Chef de l’Etat qui contrôle tout, doit faire le choix entre le contrôle total du parti ou le libre exercice démocratique au sein du parti à travers des organes librement choisis et  exerçant pleinement leurs prérogative sans injonction.

sinon, ces luttes intestines à répétitions mal gérées seront la clé de la survivance ou pas du parti après les décès de ses pères fondateurs.    

 Les élucubrations des combattants découlent des autres crises à savoir,  l’influence familiale, l’inadaptation des textes et la crise du leadership. 

Roger Lazio

Analyste politique

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One Thought to “RDC : Trois maux à l’UDPS, l’inadaptation du statut, l’influence familiale et l’inassouvissement des Membres.”

  1. La crise de leadership au sommet de l’UDPS résulte dans le choix de deux semi-lettrés, à savoir: Jean-Marc Kabund, Président a.i. (Un poste non statutaire) et Augustin Kabuya, Secrétaire irrégulièrement nommé.

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