La République démocratique du Congo et la Zambie sont deux pays frontaliers qui traversent une situation économique similaire en lien avec leurs richesses minières dont la plupart ont été cédées aux entreprises chinoises.
Félix Tshisekedi pour la RDC, trois ans après son arrivée au pouvoir, a ordonné depuis le mois de juillet passé la ré visitation des contrats miniers dont la plupart ont été signé avec des entreprises chinoises.
Mêmement pour son homologue zambien, tout juste élu, Hakainde Hichilema qui vient de déclarer le vendredi 10 septembre, que son nouveau gouvernement mettrait en œuvre des politiques pour réduire le déficit budgétaire, restaurer la croissance économique et revoir les politiques minières. Avait lors de son premier discours à une nouvelle session du parlement depuis son élection en août, que les responsables examineraient également les politiques agricoles, réviseraient les prix de l’électricité et réformeraient la société d’électricité d’État Zesco.
En novembre dernier, le deuxième producteur de cuivre d’Afrique est devenu le premier pays du continent à faire défaut sur sa dette souveraine pendant la pandémie, après avoir échoué à payer ses prêts de 13 milliards de dollars de dette internationale.
« La reconstruction de notre économie est une priorité de notre ordre du jour. Nous mettrons en œuvre des politiques pour combler le déficit budgétaire tout en veillant à ce que la confiance soit restaurée dans les marchés », avait déclaré Hichilema.
« Nous avons en effet hérité d’une économie qui est dans une situation désespérée et nécessite des mesures audacieuses et décisives à prendre« , avait-il déclaré, ajoutant que son gouvernement était déterminé à mettre un terme à l’accumulation d’une dette publique coûteuse.
La dette extérieure de la Zambie comprend environ 3 milliards de dollars d’euro-obligations, 3,5 milliards de dollars de dette bilatérale, 2,1 milliards de dollars dus aux agences multilatérales et 2,9 milliards de dollars de dette bancaire commerciale.
La Zambie doit également aux sociétés minières plus de 1,5 milliard de dollars en remboursements de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), un problème qui a envenimé les relations entre le gouvernement et le secteur minier selon Reuters.
Les remboursements de TVA sont la priorité absolue de l’industrie, a déclaré Godwin Beene, PDG de la Chambre des mines de Zambie, qui représente des sociétés minières telles que Kansanshi Mining de First Quantum Minerals et Lumwana Mining de Barrick Gold.
‘Game-changer’ pour les sociétés minières
La position favorable au marché d’Hichilema attirera de nouveaux investissements dans le secteur minier de la Zambie et contribuera à stimuler la production de cuivre du pays à un moment propice où les prix du cuivre atteignent des records, a déclaré Beene quitte à déplaire aux chinois qui se voient de plus en plus visé dans leurs dix dernières acquisitions minières en Afrique.
« Cette élection a changé la donne pour l’industrie« , a-t-il déclaré à Reuters.
Le prédécesseur d’Hichilema, Edgar Lungu, avait fait pression pour une plus grande propriété publique des mines. La société d’investissement minière d’État ZCCM-IH a contracté une dette de 1,5 milliard de dollars en janvier pour reprendre la participation majoritaire de Glencore dans la mine de cuivre de Mopani.
Le gouvernement précédent cherchait un investisseur pour financer l’expansion de la mine, ce qui ferait passer la production de 34 000 tonnes de cuivre par an à 150 000 tonnes.
La Zambie dans son ensemble espère augmenter sa production annuelle de cuivre à 2 millions de tonnes d’ici 2026, a déclaré le mois dernier le nouveau ministre des Finances Situmbeko Musokotwane. Le pays a produit 882 000 tonnes l’année dernière.
Atteindre cet objectif nécessitera des investissements importants à Mopani et dans d’autres mines à travers la Zambie, ainsi que dans l’exploration.
L’autre position favorable aux marchés, c’est la bataille juridique que vient d’engager le Président congolais Félix Tshisekedi sur les contrats miniers signés par son prédécesseur Joseph Kabila. « Je suis fatigué de voir des étrangers venir ici avec des poches vides et repartir milliardaires, alors que nous, nous restons pauvres« , avait lancé le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, lors d’un meeting à Kolwezi le 13 mai dernier, acclamé par des milliers d’habitants, dans l’ex-Katanga, l’actuelle province de Lualaba. Une région qui abrite d’immenses richesses minières : cuivre, cobalt, uranium et radium. La RDC détient 80 % des réserves mondiales de cobalt.
Ainsi, le Président congolais et zambien, convergent vers un même objectif, qui peuvent les rapprocher en vue de partager des « expériences et expertisent » favorable pour leurs pays.