Arbitrage à 617 millions de dollars : avec l’entrée en fonction du gouvernement Lukonde, Dig Oil perd des alliés(AI)

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La présidence a désigné de nouveaux responsables chargés de suivre l’épineux sujet de l’arbitrage avec la junior sud-africaine Dig Oil.
Bien qu’à la tête du gouvernement nommé le 26 avril, Sama Lukonde Kyenge ne semble pas s’être encore totalement saisi du dossier de l’arbitrage Dig Oil. Dans cette affaire, la RDC a été condamnée en 2018 à payer 617 millions de dollars pour avoir repris à la junior sud-africaine le bloc 1 du lac Albert et avoir fait traîner la signature du décret présidentiel sur les permis de la cuvette centrale (8, 23 et 24).

Le directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, Guylain Nyembo Mbwizia, a récemment confié le suivi de cette affaire à une nouvelle venue : la ministre de la justice Rose Mutombo Kiese. Cependant, cette dernière ne maîtrise pas encore toutes les subtilités des multiples épisodes : elle n’était pas membre du précédent gouvernement. Néanmoins, il semble que l’acte transactionnel de huit millions de dollars que Dig Oil était parvenu à faire signer à la fin 2020 au prédécesseur de Kiese, Bernard Takahishe Ngumbi, ne sera pas validé par l’actuel exécutif. Ce document stipulait qu’en échange de cette somme et de l’obtention du bloc 1, Dig Oil s’engageait à abandonner sa créance.

La tour de contrôle de Tshisekedi

Une personnalité avait été chargée par le président Tshisekedi de suivre les événements liés à Dig Oil : le désormais ex-vice-premier ministre en charge de l’intérieur Gilbert Kankonde Malamba. Très proche du chef de l’Etat, Malamba pourrait demeurer une personne ressource pour la nouvelle équipe aux affaires. Jusqu’à présent, plusieurs cadres de la présidence, comme l’ancien ambassadeur itinérant et actuel ministre des finances Nicolas Kazadi, ont été favorables à la négociation avec le pétrolier, pensant que cette stratégie permettrait de faire baisser la facture pour l’Etat.

Au contraire, des juristes, comme l’avocat belge Philippe Chansay-Wilmotte, habitué à défendre la RDC, pensent qu’il faut contre-attaquer et rendre la sentence non exécutoire, car les deux motifs à l’arbitrage sont, selon eux, sans fondement. Chansay-Wilmotte est d’ailleurs depuis plusieurs semaines à Kinshasa pour travailler sur ce dossier.

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