
Trois mois après sa prise de fonction, Tshisekedi Félix avait déjà compris l’enjeu et l’importance du secteur minier en signant ses toutes premières ordonnances présidentielles en nommant entre autres, Sama Lukonde Directeur Générale de la Gécamines. Une nomination aussitôt contestée mais qui était révélatrice des intentions de l’actuel Président de la République d’opérer des réformes dans les secteurs miniers.
SAMA LUKONDE A GRANDI DANS LES MINES
Sama Lukonde a grandi dans les mines, titulaire d’un diplôme d’Inorganique et Métallurgie de l’Université de Lubumbashi en Chimie en 2006.
Sa carrière professionnelle débute en Afrique du Sud à Multichoice Africa avant de rentrer au pays en 2001 où il œuvre dans le secteur Minier jusqu’en 2004 dans un projet de partenariat Gécamines–Edina et Triples K sur les sites de Kamwale, Luisha et Kabolela.
Son parcours professionnel s’est également enrichi en 2005 en tant que gestionnaire d’une usine de cuivre : Small Mineral Services puis consultant dans plusieurs sociétés privées œuvrant dans le secteur minier : Métal mines, Huashin, Rubamin pour ne citer que celles-là.
Ainsi, après l’échec de la coalition FCC-CACH, unie pour une vision commune dans la gestion économique et sociale du pays. La naissance d’une nouvelle coalition politique, majoritaire au parlement « L’union sacrée » revigore politiquement Fatshi qui a désormais carte blanche pour diriger et contrôler tous les arcanes du pays, principalement les minerais.
Les prix du cuivre ont atteint leur plus haut niveau depuis 2012
Les prix du cuivre ont atteint leur plus haut niveau depuis 2012, en raison des inquiétudes suscitées par un déficit du marché provoqué par une offre serrée et une forte demande du métal industriel.
Selon les analystes de Bloomberg Intelligence Grant Sporre et Andrew Cosgrove, en supposant que leur scénario de croissance de la demande de 5% soit proche, les prévisions de production des 25 principaux producteurs de cuivre indiquent que le marché pourrait être dans un déficit important cette année.
Le prix du cuivre «est alimenté par un cocktail de facteurs positifs – y compris la hausse des anticipations d’inflation provoquée par la relance américaine, une baisse du dollar et des actions historiquement faibles», a déclaré Gavin Wendt, analyste principal des ressources chez MineLife Pty.
Rassurer les marchés des métaux et les institutions internationales
Le président Tshisekedi qui est plusieurs fois interpellé par les institutions de Bretton Woods, FMI, Banque Mondiale sur la transparence et la traçabilité des recettes principalement minières, rassure également ces partenaires sur sa volonté à combattre la corruption et la gabegie financière condition sine qua none pour avoir accès aux capitaux frais.
Lui qui a fait de la reprise structurelle avec ces institutions financières parmi ses priorités, le choix de Sama Lukonde comme Premier ministre entre dans cette suite logique. Le choix d’un enfant de la maison qui connaît bien la Gécamines rassure les marchés des métaux sur la volonté de la RDC à mettre un terme au travail des enfants dans les mines du cobalt et à régulariser les secteurs des mines artisanales.
Générer davantage de revenus du cuivre et du cobalt
Félix Tshisekedi qui mise sur la revanche du « sol sur le sous-sol » dans son discours sur l’état de la nation de décembre 2019, compte réaffecter les bénéfices miniers par la relance d’autres secteurs économiques du pays aux arrêts depuis l’indépendance de 1960. Le défi immédiat pour le nouveau gouvernement est de générer davantage de revenus du cuivre et du cobalt pour soutenir l’expansion des programmes sociaux retardée par la pandémie de Covid-19.

Oliver maluka