Une trentaine de migrants originaires du Ghana ont été exécutés sommairement par une unité paramilitaire sur ordre de l’ex-président gambien Yahya Jammeh, ont accusé mardi deux anciens membre de la garde présidentielle, reconnaissant avoir participé au massacre, lors d’une audition publique devant la Commission vérité et réconciliation (TRRC).
Les meurtres, qui remontent à juillet 2005, visaient 30 Ghanéens faisant partie d’un groupe de migrants clandestins – 44 Ghanéens et plusieurs Nigérians, Sénégalais et Togolais – arrêtés sur une plage de Gambie alors qu’ils tentaient de se rendre en Europe.
« Yahya Jammeh a ordonné l’exécution de ces ressortissants étrangers« , présentés comme des « mercenaires » venus renverser le président, a déclaré devant la TRRC Omar Jallow, qui était membre des « junglers« , une unité officieuse de soldats choisis au sein de la garde nationale.
Selon son récit, qui confirme une enquête des ONG Human Rights Watch (HRW) et TRIAL, ces 30 Ghanéens ont été séparés du reste du groupe et emmenés dans le village du président, Kanilai, avant d’être conduits sur un lieu d’exécution en Casamance, la région du sud du Sénégal, frontalière de la Gambie.
Les autres migrants ont également été tués, à l’exception de Martin Kyere, l’unique survivant ghanéen connu, qui avait réussi à se libérer et à sauter du véhicule en marche pour s’évader, selon HRW et TRIAL. Yahya Jammeh, en exil en Guinée Equatoriale depuis janvier 2017, a toujours démenti être impliqué dans ces assassinats.
BELGA – RTBF