Accusé des malversations financières dans le programme des 100 jours, Kamerhe fait face à la justice congolaise et doit assumer ses actes. Contrairement à Ferdinand Ngo Ngo, qui a aussi engagé plus de 1000 milliards dans le financement de la construction des stades pour la CAN avortée de 2019 et zéro résultat, mais qui a paradoxalement été gratifié de plus grands attributs.
La rigueur dans les faits
Reproché de détournement des deniers publics, Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, est en prison depuis quelques jours et Cameroonvoice vient d’apprendre que dans le cadre de la procédure judiciaire qui le vise, il y restera au moins pour 15 jours supplémentaires. Le proche collaborateur et ex allié de Félix Tshisekedi s’est prétendument rendu coupable d’une mauvaise gestion du programme des 100 jours. Initiative mis sur pied par le président congolais juste après son élection; la fermeté de la procédure rappelle justement ses promesses de campagne quant à l’instauration d’un Etat de droit en RDC, a-t-il souligné .
Ainsi donc, Vital Kamerhe entame le deuxième jour de plus de deux semaines en détention avant une journée de très probables confrontations judiciaires en République démocratique du Congo après l’enquête sur les malversations financières dans le programme des 100 jours. L’une des grandes réformes lancées par le chef de l’Etat peu après sa prise de fonction au mois de janvier 2019. Cette arrestation et cette incarcération de l’un des plus proches collaborateurs du président continu de susciter beaucoup de commentaires. Les partisans de Vital Kamerhe dénoncent d’abord une humiliation et une manœuvre pour l’empêcher de briguer la prochaine présidentielle dans trois ans. D’autres voix au contraire, dénoncent ses allégations.
La société civile n’e s’inscrit pas foncièrement en faux contre cette décision. Pour l’observatoire de la dépense public, l’ONG qui a fait un rapport accablant sur le programme des 100 jours, il est légitime de poser des questions à monsieur Kamerhe. « Nous avions épinglé au moins plusieurs cas de manquement dans la gestion des finances publics. Le directeur du cabinet du président de la République a été ordonnateur des dépenses du Programme des 100 jours. Pour nous, il est mieux placé à expliquer à la justice comment les choses se sont passées », explique Madianga, chargé de communication L’ODEP.
Pour le parti présidentiel aussi, il faut laisser travailler la justice sans toutefois politiser la question. Paul Tchilumbu porte-parole de l’UDPS explique que « Cette affaire est purement judiciaire. Ce n’est pas une affaire politique, le président Vital a géré des fonds et si le parquet juge qu’il devait se justifier par rapport à tous ceux qui étaient entendus avant lui dans la même affaire, je ne vois pas en quoi cette affaire deviendrait politique. » Dans les rangs du Fcc certains se réjouissent de la déchéance du traître Kamerhe qui avait fait défection avant les élections de 2011, d’autres redoutent le début d’une chasse aux sorcières qui mettrait en mal la coalition au pouvoir. Dans les milieux diplomatiques on s’interroge en tout cas sur le timing de la procédure qui peut créer des tensions en pleine pandémie de covid-19.
Parmi ceux qui dénoncent l’incarcération de Vital Kamerhe et qui y voient une manœuvre politique, il y a évidemment ses avocats. Partie prenante du collectif chargé d’assurer la défense du directeur de cabinet du président, Me John Caboto dit toute son indignation et réclame la libération de son client « il n’y a pas eu des indices sérieux de culpabilité. Il a une résidence connue, c’est un directeur de cabinet en fonction, il continue à demeurer directeur du cabinet, c’est un père d’une grande famille, il a une autorité dabs ce pays et il ne pouvait se soustraire de la justice.
Moralisation d’une Justice forte
Nous avions pensé coopérer et collaborer avec la justice, c’est ainsi qu’il est venu sous le régime d’une invitation. Autour de toutes ses questions, nous avons que ce n’est la confrontation qui pouvait entraîner la privation de la liberté de Vital Kamerhe, il y a un acharnement politique qui ne dit pas son nom, une main noire qui ne dit pas son nom et qui est en train de téléguider aux mains du pouvoir judiciaire. C’est une humiliation, il est disposé à coopérer avec la justice congolaise parce que c’est l’un de ses combats de faire de l’Etat congolais un Eta de droit. Nous sollicitons sa mise en liberté sans condition. D’autant plus qu’il a produit des preuves éloquentes.
La justice congolaise continue de sévir. Il est à noter qu’un autre responsable a été placé en détention provisoire sur décision du Procureur près de la Cour de Kinshasa Fulgence Baramos, le directeur général du FONER (Fond national d’entretien routier) lui, est soupçonné de détournement de près de 50 millions de dollars destiné à la réhabilitation des routes notamment dans la province du Sud- Kivu. Il a été envoyé en prison après une brève audition. L’établissement sous son autorité avait conclu un contrat il y a un an avec l’entreprise SOCOC qui devait aussi réhabiliter les routes dans les provinces du Nord- Kivu et Kasaï centrale. Cela est également à la base des preuves de surfacturation dans la gestion des travaux des routes.
Paul Biya ou l’exemple à ne pas suivre
Détour dans l’histoire. Nous sommes en fin 2017. Choisi pour abriter la 32e édition de la biennale du football africain, le Cameroun est passablement devenu un eldorado envié par un riche panorama d’entreprises. Devant l’abondance de ces entités qui souhaitaient réaliser un chantier ou un autre au Cameroun, des hommes d’Etats véreux sont entrés en scène pour favoriser celles des entreprises qui se plieraient à leurs exigences en termes de retro-commission et autres ententes frauduleuses. Sous la houlette de Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire générale de la Présidence de la République, un vaste scandale financier a été perpétré en marge des chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations 2019.
Il nous revient que près de 1000 milliards ont été engagés mais qu’aucun stade n’a été livré dans les normes. L’acte odieux a été dénoncé par des médias locaux au Cameroun. Ferdinand Ngoh Ngoh s’en est permis de menacer ces médias. Cameroonvoice apprend même qu’il avait été pris en filature en train de financer la construction d’un immeuble de 500 millions à Douala ; visiblement avec une partie des milliards détournés, qui étaient destinés à l’organisation de la Can. C’est donc par leur faute que le Cameroun, référence mondiale du Football a essuyé la plus humiliante honte de sa vie. La CAN 2019 avait proprement été retirée au Cameroun par les 22 membres du comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) le 30 novembre à Accra.
Après cet échec cuisant, les Camerounais se sont indignés en exigeant de Paul Biya qu’il se débarrasse de ces apôtres de la honte planétaire. Mais seulement coup de théâtre, les auteurs du vaste scandale de la vaste opération de distraction des fonds se voient honorés par me Président de la République. En effet, le 4 janvier 2019, soit trois mois seulement après, ils sont maintenus à leurs postes ministériels. Ferdinand Ngoh s’était même vu élevé au rang de Ministre d’Etat.
Comme cela ne suffisait pas pour choquer le peuple Camerounais, le 5 février 2020, Paul Biya a procédé à une délégation permanente de sa signature à Monsieur NGOH NGOH Ferdinand, Secrétaire Général de la Présidence de la République. L’exemple congolais montre bien au régime en place au Cameroun qu’on ne doit pas seulement faire emprisonner les dirigeants aspirants au fauteuil présidentiel pour paraître efficace, mais qu’on doit se débarrasser le pays de toutes les crapules en veste cravate qui le font sombrer.
Source :CAMEROUN online