La dette publique de la RDC est passée de 5,6 milliards de USD en 2019 (sous Kabila) à près de 10 milliards en 2022 (sous Tshisekedi)

Explosion de la dette publique sous la présidence Tshisekedi

L’inflation de projets lancés depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, il y a quatre ans, couplés à des arriérés budgétaires toujours pas apurés, ont entraîné un doublement de la dette publique congolaise, passée de 5,6 à 10 milliards de dollars.

En l’espace de quatre ans, l’encours de la dette publique de la République démocratique du Congo (RDC) a presque doublé. Cette dernière est passée de 5,6 milliards de dollars en 2019 à près de 10 milliards en 2022, soit l’équivalent de 17,14 % du PIB. Cette hausse est détaillée dans le rapport du troisième trimestre 2022 de la Direction générale de la dette publique (DGDP), publié le mois dernier.

Selon ce document, l’accroissement est particulièrement significatif pour la dette intérieure, passée de 1,8 milliard de dollars, à la fin du mandat de Joseph Kabila, à près de 4,8 milliards de dollars aujourd’hui. Une situation due, selon la DGDP, à « l’intégration de la créance de la Banque centrale du Congo (BCC) sur le gouvernement central, soit environ 2 milliards de dollars« . Si les services du grand argentier congolais, Nicolas Kazadi, sont parvenus à doubler les recettes de l’Etat l’an dernier, les finances publiques restent fragilisées par des arriérés budgétaires évalués à 3,8 milliards de dollars, à charge de trois provinces (la ville-province de Kinshasa, le Kwilu et le Kongo central).

Avalanche de projets

Du côté de la dette extérieure, les principaux créanciers de la RDC demeurent le Fonds monétaire international (FMI), ainsi que l’Association internationale de développement (AID), pour un montant total de 3,1 milliards de dollars. Près des deux tiers de cette somme sont partis à la relance – encore très incertaine – de plusieurs entreprises publiques congolaises, à l’image de la Société nationale d’électricité (SNEL), de la société publique d’extraction de diamants MIBA, de la Gécamines, ou encore de la Société nationale des hydrocarbures (Sonahydroc). La RDC est également redevable de 412,7 millions de dollars obtenus auprès de l’Exim Bank of China, qui ont servi à la construction de la centrale hydroélectrique de Zongo et des réseaux de distribution à Kinshasa.

Le doublement de la dette publique congolaise s’explique aussi par l’avalanche de projets annoncés depuis le début de la présidence de Félix Tshisekedi, dont beaucoup ont toutefois avorté. Selon le Conseil présidentiel de veille stratégique, un service rattaché au chef de l’Etat, cinq grands programmes d’investissements publics et des milliers de projets ont été lancés ces quatre dernières années dans le cadre de la loi des finances publiques. Pour une enveloppe totale estimée à 2 milliards de dollars.

Africa Intelligence

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