Naufrage: « un terrible rappel » des risques pris pour gagner l’UE selon Mogherini

La survivante du naufrage, une Camerounaise de 40 ans prénommée Josepha, avait été retrouvée en hypothermie avec une autre femme et un petit garçon morts depuis peu sur les restes d’un canot pneumatique au large de la Libye lors d’une opération de Proacti

Le naufrage d’une embarcation de migrants partie de Libye est un « terrible rappel » des risques de cette traversée et met en demeure l’UE de se doter de capacités de sauvetage en Méditerranée, a affirmé vendredi la cheffe de la diplomatie européenne.

« Le naufrage d’un navire au large des côtes d’Al Khoms, où plus de 100 personnes ont peut-être perdu la vie, est un terrible rappel des risques auxquels sont encore confrontés ceux qui effectuent ce dangereux voyage vers l’Europe », a déploré Federica Mogherini dans un communiqué.

« Chaque vie perdue est une de trop », a-t-elle insisté. L’ONU considère ce drame comme la « pire » tragédie en mer Méditerranée cette année.

Federica Mogehrini a plaidé pour la recherche « d’alternatives sûres et dignes aux traversées maritimes dangereuses » et préconisé « des réinstallations et des retours volontaires hors de Libye pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines ».

Elle a également réclamé « des capacités de recherche et de sauvetage adéquates » pour l’Union européenne.

Les arrivées de migrants partis des côtes de Libye est un sujet de contentieux au sein de l’Union européenne. « L’Italie n’est plus disposée à accepter tous les immigrants qui arrivent en Europe », a averti le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini, patron du parti d’extrême droite Lega, après avoir décidé de fermer les ports de la péninsule aux bateaux qui ont sauvé des naufragés.

« La France et l’Allemagne ne peuvent pas décider de politiques migratoires en ignorant les demandes des pays les plus exposés comme nous et Malte », a-t-il averti. Les pays de l’Est de l’Europe refusent pour leur part de partager la prise en charge des demandeurs d’asile.

A l’initiative de la France, quatorze pays européens ont donné leur accord, dont huit « de manière active », pour mettre en oeuvre un « mécanisme de solidarité » visant à se répartir les migrants secourus en Méditerranée afin de faire accepter leur débarquement en Italie.

L’absence de « partage du fardeau » de l’accueil est l’un des principaux arguments de l’Italie pour expliquer la fermeture de ses ports.

Federica Mogherini a par ailleurs réclamé « la fin du système de gestion des migrations irrégulières et de détention arbitraire des réfugiés et des migrants en Libye ».

Elle a recommandé « l’accélération de l’évacuation humanitaire » de Libye des réfugiés et des migrants et de « leur réinstallation vers des pays tiers ». Environ 4.400 réfugiés ont été évacués à ce jour, a-t-elle annoncé.

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