Sur l’occupation belge du Congo «il y a eu trop de non-dits», «comme dans certaines familles», et il faut maintenant que l’ancienne puissance coloniale présente «des excuses», estime l’élu belge d’origine congolaise Pierre Kompany, dans un entretien avec l’AFP. «Les excuses doivent venir en fait de l’Etat et du Roi», estime-t-il.
Pour Pierre Kompany, les statues de l’ancien souverain (qui régna de 1865 à 1909) auraient dû depuis des années être remisées dans les musées pour éviter les actes de vandalisme subis ces derniers jours.
«Personne n’entrerait dans un musée pour casser» et les admirateurs de ces statues «payeraient pour aller les voir», ironise le député bruxellois.
Selon les historiens, la colonisation au XIXe siècle de l’actuelle RDC, sous l’autorité de Léopold II, a été très brutale, marquée par le recours au travail forcé pour exploiter le caoutchouc. Des photos de mains coupées ont documenté les exactions.
«Il y a une réalité flagrante, elle n’est pas discutable», poursuit M. Kompany, qui appelle à «dire la vérité» à l’approche des 60 ans de l’indépendance le 30 juin 1960.
Une occasion a été manquée en 2009 lors du centenaire de la mort de Léopold II, que l’Etat belge a refusé de célébrer, rappelle-t-il.
Pour assumer ce passé et l’enseigner à l’école, «la responsabilité appartient aujourd’hui d’abord à l’Etat belge».
«Si l’Etat présente ses excuses ça serait déjà beaucoup. Mais si la famille royale le fait aussi, elle en sortirait grandie». «Les excuses doivent venir en fait de l’Etat et du Roi» Philippe, précise-t-il ensuite.
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