Transparency International: RDC au 166ème rang mondial sur 180 pays

En 2021, le Congo-Kinshasa était classé au 169ème rang mondial avec un score de 19.  Le pays enregistre ainsi une très légère amélioration, mais qui est très peu perceptibleL’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), elle est inefficace, inopérante et en pleine léthargie. L’impunité regagne du terrain.

Gaston Mutamba Lukusa

Comme chaque année, l’ONG Transparency International a rendu public, ce mardi 31 janvier 2023, son rapport mondial sur l’indice de perception de la corruption (IPC) 2022. Cette association, dont le siège se trouve à Berlin, est entièrement vouée à la lutte contre la corruption dans le monde. L’indice de perception de la corruption (IPC) a noté 180 pays et territoires suivant les niveaux perçus de corruption dans le secteur public. Le calcul est fait en se référant à 13 sources de données provenant de 12 institutions différentes. Les perceptions du niveau de corruption dans chaque pays sont faites par des experts et des hommes d’affaires au cours des deux dernières années. Le score 100 signifie très peu corrompu, et zéro indique que le pays est très corrompu. Dans le communiqué de presse du 31 janvier, Mme Delia Ferreira Rubio, présidente de Transparency International s’est ainsi exprimée : « La corruption fait que notre monde est de plus en plus dangereux. Les gouvernements étant incapables globalement de progresser dans la lutte contre ce fléau, ils alimentent la montée actuelle de la violence et des conflits, et mettent en danger la sécurité des personnes partout dans le monde. La seule issue possible, c´est que les États se mettent à la tâche afin de déloger la corruption à tous les niveaux, pour s´assurer que les autorités publiques agissent pour le bien de tous et non pas seulement pour une petite élite. » Le rapport 2022 classe la République Démocratique du Congo au 166ème rang mondial sur 180 pays, avec un score de 20. En 2021, le pays était classé au 169ème rang mondial avec un score de 19.  Le Congo enregistre ainsi une très légère amélioration, mais qui est très peu perceptible. Il faut souligner ici le travail remarquable fait par l’Inspection générale des finances dans la lutter contre la corruption. Malheureusement, ce travail est sapé par les Cours et Tribunaux. Trop souvent, les auteurs de corruption et de détournements des deniers publics sont relaxés après un bref passage en prison. L’impunité regagne du terrain. Et pourtant, la justice est faite pour protéger les faibles. Quant à l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), elle est inefficace, inopérante et en pleine léthargie. En visite à Kinshasa, du 31 janvier au 03 février, le pape François a exhorté, le jeudi 2 février, la jeunesse congolaise à rejeter la corruption. Il a expliqué que le contraire de l’honnêteté est la corruption. Les 10 pays les moins corrompus sont les mêmes qui se sont retrouvés dans le top 10 de l’IPC 2021. Il s’agit par ordre du Danemark (90), de la Finlande (87), de la Nouvelle-Zélande (87), de la Norvège (84), de Singapour (83), de la Suède (85), de la Suisse (83), des Pays-Bas (80), de l’Allemagne (79) du Luxembourg (77) et de l’Irlande (77).  Plus loin, la Belgique (73) est alignée au 18ème rang mondial, la France (72) se retrouve à la 21ème position tandis que les USA (69) sont classés au 24ème rang. Au bout de la queue, parmi les pays les plus corrompus (avec un score de moins de 17, on retrouve le Yémen (16), le Venezuela (14),  le Soudan du Sud (13), la Syrie (13) et la Somalie (12). Comme l’année passée, ce sont les mêmes pays qui se retrouvent parmi les plus corrompus. Peu de progrès ont donc été enregistrés. Les pays africains les moins corrompus sont les Iles Seychelles (70) au 23ème rang mondial, Botswana qui est au 35ème rang mondial avec un score de 60 puis le Cap Vert 33ème (60 ) suivi du Rwanda au 51ème (54). L’Afrique du Sud se trouve quant à elle classée au 72ème rang mondial avec un score de 43.  Selon Transparency International, la corruption, les conflits et les problèmes sécuritaires sont profondément liés. Les malversations, les détournements et les vols de fonds publics ont pour effet de priver les institutions en charge de la protection des citoyens, du respect de l’État de droit et du maintien de la paix, des ressources nécessaires pour remplir ces missions essentielles.

Gaston Mutamba Lukusa

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