Le gouvernement congolais tente le tout pour le tout afin de se débarrasser des zones les plus prospectives de son domaine pétrolier. Celui-ci propose par appel d’offres les blocs 1 et 2, opérés pendant une dizaine d’années par Caprikat et Foxwhelp, deux firmes du magnat israélien Dan Gertler.
Lancé ce jeudi 28 juillet, après plusieurs reports, l’appel d’offres de la RDC proposant de nouveaux blocs a inclus quelques surprises de dernière minute. Les permis les plus convoités du pays, le 1 et le 2 situés dans la province de l’Ituri, seront également à prendre. Initialement, ces zones ne faisaient pas partie des plans de promotion du ministère des hydrocarbures.
De 2010 à 2021, les permis 1 et 2 étaient opérés par les firmes Caprikat et Foxwhelp de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, proche de l’ancien président Joseph Kabila et visé par des sanctions américaines. Cependant, la dernière extension de deux ans a expiré en juin 2021 et le gouvernement du président Félix Tshisekedi n’a pas souhaité la renouveler, faute de travaux significatifs sur une décennie d’exploration. Depuis lors, l’administration congolaise a menacé Gertler d’arbitrage, avant qu’un compromis ne soit trouvé et que toutes les données des blocs 1 et 2 ne soient finalement rendues au ministère des hydrocarbures.
Des centaines de millions à la clé
L’Etat congolais compte cependant rembourser Gertler d’une partie des coûts déboursés par Caprikat et Foxwhelp, estimés à quelque 131 millions d’euros. Il entend le faire grâce aux futures entrées financières espérées par le ministre des hydrocarbures Didier Budimbu. Ce dernier attend un bonus de signature de plusieurs centaines de millions de dollars pour les seuls blocs 1 et 2 alors que, pour les autres champs proposés, l’Etat congolais réclame moins de 5 millions de dollars. L’italien ENI et le français TotalEnergies visent depuis longtemps les permis 1 et 2, situés à proximité immédiate des découvertes ougandaises du lac Albert. TotalEnergies et Cnooc développent actuellement ces gisements ougandais permettant de produire plus de 200 000 b/j via un oléoduc vers le port tanzanien de Tanga. Le brut devrait couler d’ici à 2025.
Depuis le 28 juillet, la RDC propose 27 permis dans le bassin côtier (3), la Cuvette centrale (9), Graben Tanganyika (11) et Graben Albertine (4 dont le 1 et le 2), à quoi s’ajoutent trois blocs de gaz dans le lac Kivu.
Africa Intelligence