RDC : Retombées politiques de la sortie du gouvernement Lukonde, l’Union sacrée de la nation dans une tempête passagère

L’Union sacrée de la nation demeure et va demeurer compacte dès lors que les motivations des adhérents n’ont rien à voir avec le simple partage des postes de gouvernance. Et si la majorité de ceux qui se sont rangés derrière cette vision salvatrice du chef de l’État, Félix Tshisekedi, pour le développement du pays s’inscrivent dans cette logique, les réactions naturelles des frustrés après la sortie du gouvernement Sama Lukonde ne constituent que des rafales d’une tempête, du reste, passagère. Des rafales qui vont d’ailleurs vite s’essouffler. C’est dans cet angle de vue qu’il faut percevoir la fronde de 138 députés qui s’identifient comme « collectif de révolutionnaires » ayant joué un rôle majeur dans la requalification de la majorité parlementaire, notamment dans la chute du bureau Mabunda.

Dans tous les cas, le président de la République Félix Tshisekedi, seul maitre à bord du navire USN, est appelé à calmer les ardeurs des uns et des autres, lui auprès de qui est destiné le mémo des revendications déposé aux mains du président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga.

Il était tout à fait normal que la météo politique connaisse quelques perturbations, néanmoins passagères après la publication du gouvernement tant attendu de l’Union sacrée de la nation avec à sa tête le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Les signaux ne sont pas autant inquiétants que le temps s’annonce plus calme dans les prochains jours pour l’investiture de l’équipe gouvernementale post-coalition FCC-CACH.

Ainsi, la réaction du collectif de députés dits « révolutionnaires » n’est pas surprenante. La preuve, rien de tranchant n’en est sorti. Ils ne sont pas prêts, et avec raison, à casser la baraque et porter la lourde responsabilité des conséquences politiques qui peuvent s’en suivre dès lors que le chef de l’État a toutes les possibilités devant lui. « Toutes », c’est bien clair.

Voilà pourquoi sur la voie de la raison, le collectif s’est entretenu, hier jeudi 15 avril, avec le speaker de la Chambre basse du Parlement. À en croire le député Daniel Mbawu, porte-parole du groupe, le collectif de « révolutionnaires » de l’Union sacrée de la nation était en réunion mercredi 14 et jeudi 15 avril et a mis en place une commission chargée de rédiger un document pour le chef de l’État, autorité morale de l’USN.

Une tempête dans un verre d’eau

« Aujourd’hui, nous avons rédigé le document que nous avons adressé au Chef de l’Etat via le président de l’Assemblée nationale. Et nous attendons la réponse de l’autorité morale » (…) « Vous savez que c’est un problème interne à l’Union sacrée, nous ne pouvons révéler le contenu de notre document maintenant, vu que la primeur du document est réservée au chef de l’État qui est l’autorité morale de l’Union sacrée. Nous croyons bien que lui qui est le chef, il va prendre connaissance de ce document et va répondre. Nous tous attendons que le chef réponde à ce qui est contenu dans ce document, je ne sais pas le révéler à la presse », a déclaré Daniel Mbawu.

Depuis le mercredi 14 avril, des députés réunis au sein d’un regroupement dénommé désormais « collectif des révolutionnaires » de l’Union sacrée de la nation, signataires de la pétition contre le bureau Mabunda, se disent en colère après la publication de l’équipe gouvernementale Sama Lukonde.

Au sortir de la réunion du mercredi 14 avril, le député Kodoro a déclaré : «  Aujourd’hui, nous nous sommes en réunion de collectif de révolutionnaires pour faire une analyse approfondie de la situation politique de l’heure. Et nous étions 138 députés présents. Nous voulons encore nous réunir pour faire une déclaration qui sera connue de la presse de ce qui a été dit au cours de cette réunion. Aujourd’hui, il a été question de passer en revue toute la situation politique. Les députés se sont exprimés et aujourd’hui, nous disons à la presse que le document est à la rédaction. Ce n’est que demain que le document sera rendu public et la primeur sera réservée au Président de la République qui est l’autorité morale de l’Union sacrée de la nation ».

Dans leurs revendications, ces députés disent qu’ils n’ont pas été récompensés à la hauteur du combat mené dans la requalification de la majorité parlementaire. Ils dénonceraient également la marginalisation de certaines provinces dans l’équipe Lukonde.

Le Potentiel

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